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Cannabis, CBD et élection présidentielle : la position des candidats

L’élection présidentielle approche à grands pas, le premier tour a lieu le 10 avril 2022. Et le cannabis, ainsi que le CBD, sont devenus des sujets courants dans les programmes des candidats. Douze candidats et candidates ont exprimé, ces dernières semaines, leur point de vue notamment sur la question de la légalisation du cannabis. Ils et elles se sont également prêtés, pour la plupart, à un exercice de questions-réponses pour Konbini, et ont également été invités à s’exprimer sur le CBD. Des réponses parfois amusantes, parfois inquiétantes. Mais qui en disent aussi long sur les projets des candidats et leur connaissance, ou méconnaissance, du sujet. Greenboyz vous propose donc de retrouver l’avis des douze candidats et candidates au sujet du cannabis, de sa légalisation ou non, et du CBD.

Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière

La légalisation du cannabis ? « Je suis plutôt pour », répond la candidate Nathalie Arthaud. « Manifestement, la répression ne fonctionne pas ». À 52 ans, la professeure d’économie, ancienne porte-parole d’Arlette Laguiller, s’est présentée à deux reprises à l’élection présidentielle. Avec la légalisation du cannabis, Nathalie Arthaud souhaite « mettre fin à la répression contre les consommateurs et les plus petits revendeurs ». « Parmi ceux qui souhaitent la légalisation du cannabis se trouvent ceux qui veulent en vendre légalement. La commercialisation serait contrôlée par l’État. Quant à savoir si la fin de la prohibition serait un progrès contre l’addiction, il suffit de voir que les deux drogues qui font le plus de dégâts en France sont le tabac et l’alcool, deux drogues tout à fait légalisées ! »

« Mais je tiens quand même à dire que je ne suis pas favorable à la consommation de drogue », précise-t-elle. D’ailleurs, comme pour d’autres, il faudra que la candidate de Lutte ouvrière révise rapidement ses fiches quant à la question du CBD. Interrogée par Konbini sur le sujet du cannabidiol, Nathalie Arthaud répond : « Non, je ne peux pas vous dire qu’elle est la différence [entre CBD et THC] ». Et de conclure avec ce poncif vieillissant : « Moi, très très clairement, j’appelle la jeunesse à se droguer aux idées révolutionnaires ». Cannabis, CBD, THC… Ces points semblent être sensiblement les mêmes pour la candidate à l’élection présidentielle. La confusion entre le CBD et le cannabis illégal, considéré comme stupéfiant, reste encore très prégnante chez nos politiques. Nathalie Arthaud étant loin d’être la seule à ramer ou utiliser la langue de bois sur le sujet du CBD.

Arthaud-Cannabis

Fabien Roussel, Parti communiste français

« Je ne suis pas pour la légalisation du cannabis », explique Fabien Roussel. « Je serais plutôt pour la dépénalisation, parce que la légalisation du cannabis, c’est légaliser du cannabis avec un taux de THC qui sera forcément faible, pour des raisons de santé publique. Et donc, il y aura toujours, à côté, un trafic avec du cannabis avec un fort taux de THC et qui sera sur le marché noir ». Pour le candidat du Parti communiste français, 52 ans et ancien journaliste télé, les « enjeux que soulève la dépénalisation du cannabis et la diversité des opinions en présence nécessiteront un débat démocratique, rigoureux et éclairé par le travail des professionnels, en concertation avec les communes ». Pas de légalisation donc, pour Fabien Roussel. Mais une éventuelle dépénalisation après un débat national, projette celui qui affirme avoir déjà fumé du cannabis.

« Chez les jeunes et les moins jeunes, cet usage soulève des questions sanitaires, sociales, économiques, de sécurité publique et de politique internationale. Une politique répressive ne saurait être une réponse adaptée », estime Roussel. Mais si la prévention, la formation et l’accompagnement sont au centre de son projet dans le cadre des luttes contre les drogues, le candidat ajoute que « cette action sera complétée par la lutte résolue contre les trafics, ce qui exigera que des moyens supplémentaires soient affectés aux services de police et de douane, ainsi qu’aux instances judiciaires compétentes ». Enfin, concernant le CBD, le candidat à l’élection présidentielle semble en connaître les grandes lignes. Pour Fabien Roussel, la différence entre CBD et THC est claire. « Le CBD est ce cannabis qui est aujourd’hui en vente libre, non toxique et qu’on peut fumer sans avoir les effets nocifs du cannabis ».

Roussel-Cannabis

Emmanuel Macron, La République en marche

Après cinq ans d’une politique très répressive, dans la lignée de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, ne compte pas changer d’orientation lors d’un éventuel futur mandat. « Je ne suis pas favorable à la légalisation du cannabis », a récemment affirmé le candidat de 44 ans. Pour lui, la solution, c’est la répression. « Nous avons mis en place une stratégie massive de lutte contre les trafics de drogue, qui sont un fléau dans les quartiers », s’enorgueille-t-il. Avec les résultats que l’on connaît… « Plus de postes d’OPJ (officier de police judiciaire, ndlr) est la clé dans la lutte contre les trafics de drogue ». Pas de place pour le débat, c’est la mode, le crédo reste celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin : « La drogue, c’est de la merde ! »

Et pour ce qui est du CBD, aucune différenciation avec le THC. Le président sortant ne se prêtant à aucun exercice médiatique s’il n’en est pas l’organisateur, la ligne de conduite reste donc la même que ces derniers mois. Entretenir la confusion entre CBD et THC, considérer la fleur de CBD comme un produit à interdire et le cannabis dans sa globalité comme une drogue. D’ailleurs, le gouvernement macroniste, sûr de la réélection de son champion, prévoit déjà la publication d’un nouvel arrêté interdisant la vente de fleurs de CBD. Il ne faudra donc pas s’attendre à un quelconque assouplissement en cas de réélection du candidat de La République en marche, qui souhaite « des amendes forfaitaires plutôt que des procédures longues » pour « les délits qui empoisonnent le quotidien, comme c’est désormais le cas pour l’usage de cannabis ou l’occupation des halls d’immeuble ».

Macron-Cannabis

Jean Lassalle, Résistons !

« Légaliser le cannabis, en encadrant strictement sa vente et en dédiant une grande part des recettes à la lutte contre l’addiction ». Voilà la ligne de conduite du candidat Jean Lassalle. « Il faut que ce soit encadré par l’État, mais je veux, en contrepartie, que les gains que nous pourrions faire soient remis pour le suivi de ceux qui ont été très profondément touchés. Si la mise en œuvre de cette légalisation n’est pas encore clairement définie, le candidat de « Résistons ! », 66 ans, est beaucoup plus disert quand on lui demande s’il a déjà consommé du cannabis. Et il se pourrait bien que l’ancien maire de Lourdios-Ichère soit le plus au fait !

« Au Québec », alors qu’il était « jeune » mais « déjà maire », l’ancien élu local a « vu tourner une cigarette » lui semblant « un peu particulière ». « Je lui ai trouvé un drôle de goût et j’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait. J’ai plutôt eu mal au ventre qu’autre chose, mais certains s’en sont trouvé transportés à je ne sais quel ciel. » Sa seule expérience du cannabis ? Pas vraiment ! « Il m’est arrivé d’en fumer pendant mes campagnes électorales, vous savez elles terminent tard parfois. Des fêtes, dans le noir, on en roule une, on ne sait pas trop ce que c’est. J’en ai refumé quelques-unes pendant l’époque des Gilets Jaunes parce qu’il y avait quelques-uns, très peu je précise, qui fumaient aussi sur les coups de 3 ou 4h. Pour montrer qu’au fond, je comprenais parfaitement. »

Lassalle-Cannabis

Marine Le Pen, Rassemblement national

Pour la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, la légalisation du cannabis n’est « évidemment pas la solution ». La candidate du Rassemblent national, ex-FN, s’est exprimé sur le sujet en octobre dernier, au micro de France Bleu Vaucluse. « Ceux qui pensent qu’en légalisant le cannabis, les dealers vont devenir producteurs de melons à Cavaillon sont au mieux des naïfs, au pire inquiétants. Il faut mener la guerre contre la drogue », affirme de façon très démagogue la candidate de 53 ans. Sa ligne de conduite ? La prohibition sur fond de « guerre contre la drogue ». Une position finalement assez similaire à celle d’Emmanuel Macron. Elle aussi est favorable à la verbalisation des consommateurs. Marine Le Pen souhaite aussi « mettre en prison ceux qui dealent » et « adapter les peines des dealeurs en fonction des kilos ou des grammes de drogue qu’ils détiennent ».

Récemment, elle a réaffirmé sa position. « Le dealeur de cannabis deviendra dealeur d’autre chose ». Pour la candidate du RN, le cannabis d’aujourd’hui est « bien plus puissant » que celui que « fumaient nos parents à Woodstock (sic) ». Marine Le Pen n’a jamais fumé, « même pas une bouffée ». Elle affirme qu’il n’y « a pas de comparaison entre les dégâts médicaux d’un joint fumé et les dégâts d’un verre de vin. On ne peut pas comparer les deux, l’un est incontestablement plus mauvais pour la santé que l’autre. Étant entendu qu’il faut boire avec modération (49 000 décès en France en 2019 étaient attribués à l’alcool, ndlr) ». Elle conclut en affirmant avoir vu « plusieurs de ses amis tomber dans le cannabis et, honnêtement, ce n’est pas beau à voir ». Voilà pourquoi elle est « archi contre » une légalisation.

Le-Pen-Cannabis

Eric Zemmour, Reconquête !

Porté par une très forte médiatisation et la banalisation de ses propos ayant parfois mené à des condamnations, Eric Zemmour s’est imposé dans le paysage politique français. Le candidat de Reconquête !, « habitué des plateaux TV et des salles d’audience » est contre la légalisation du cannabis. En mai 2021, il se demandait « s’il ne fallait pas envisager la légalisation organisée du cannabis ». Depuis, sa pensée a évolué. « Après mûre réflexion, je suis contre. Nous n’avons jamais vraiment essayé la répression. En plus, je pense que c’est très mauvais pour la mémoire, très mauvais pour le QI, ça crée des états dépressifs. Je pense que c’est très néfaste. En plus, cela alimente un marché colossal et ça enrichit des bandes de racailles banlieusardes. »

« Pour toutes ces raisons, nous devons combattre vigoureusement et nous n’avons pas fait ce qu’il fallait. Il faut donner les moyens aux policiers de réprimer. » Et le CBD dans tout ça ? Le candidat Zemmour tente de le démarquer du THC. « Le THC, je crois que c’est le taux dans le… dans le cannabis quoi. » Une analyse plutôt vague et incomplète, c’est le moins qu’on puisse dire. « L’important », pour Eric Zemmour, « c’est surtout d’interdire le THC, qui est l’élément toxique du cannabis. » Quant au CBD, « déjà autorisé, il n’y a aucune raison de changer cette réglementation ». Que le gouvernement tente pourtant de modifier depuis maintenant un an. Sans surprise, c’est donc la question de l’ordre public que le candidat de Reconquête met en avant.

Zemmour-Cannabis

Jean-Luc Mélenchon, Union populaire

La légalisation ? « Je suis pour », affirme Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle pour l’Union populaire. « 60% des contacts de policiers avec des jeunes, c’est pour trouver du cannabis. Après, vous connaissez la chaîne. Quand on cherche du cannabis, parfois on n’en trouve pas. Ça arrive assez souvent. Alors, il se peut que le jeune réagisse mal. Ah ? Outrage. Ça permet de cocher une petite case… », prend pour exemple le député des Bouches-du-Rhône, qui souhaite légaliser un usage récréatif. Tout en précisant : « Attention, beaucoup de cannabis, ça ne fait pas du bien. C’est exactement comme l’alcool. On a essayé la prohibition dans certains pays, ça ne donne rien du tout. Prohibition = trafic ». Et d’ajouter : « Il faut aussi admettre la vérité, le cannabis est un moyen de soin dans certains cas ».

Pour Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, « ce n’est pas vrai qu’on passe d’une drogue à l’autre, c’est une histoire qu’on raconte. Celui qui fume du cannabis ne passera pas forcément à la coke. Ce n’est pas la même chose et il ne faut pas prendre les gens pour plus déraisonnables qu’ils ne le sont ». Ainsi, le candidat de l’Union populaire propose donc la légalisation de « la production, la distribution et la consommation de cannabis sous le contrôle de l’État » en visant « la réduction des consommations à risques, sans pour autant en banaliser l’usage ». Avec pour « bénéfices, le financement de campagnes massives de santé publique, des rentrées fiscales pour les caisses de l’État, le contrôle de la qualité des produits consommés, l’économie d’environ 30% du temps de travail (…) côté police et justice, la création d’emplois légaux dans la filière ».

Mélenchon-Cannabis

Anne Hidalgo, Parti socialiste

« Oui », la maire de Paris et candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, a déjà fumé du cannabis. Elle constate dans son programme que les politiques menées ont été un « échec ». Et précise, sur Konbini : « Je ne suis pas pour le statu quo. On ne peut pas rester dans cette situation ». Anne Hidalgo, 62 ans, propose donc « une méthode », soit « la création d’une conférence de consensus pour chercher le consensus dans la société française ». « Nous insisterons sur la prévention et la lutte contre les addictions, sur le combat offensif contre le commerce illégal du cannabis et nous examinerons sans tabou la question d’une légalisation menée sous le contrôle et l’encadrement strict de l’État (…) Si elle aboutissait, comme en Allemagne, l’État reprendrait le contrôle de la production et de la qualité (…) et de sa mise sur le marché ».

La candidate du Parti socialiste n’est donc pas encore alignée. Et elle s’appuiera sur le débat que sa « conférence de consensus » doit engager. « Nous entrerons dans ce travail et cette discussion par les questions de santé publique et de prévention des addictions pour construire des solutions efficaces. Cette conférence de consensus s’organisera sur tout le territoire national avec l’appui des maires », peut-on lire dans son programme. Enfin, avec franchise, Anne Hidalgo reconnaît qu’elle ne « saurait pas dire » la différence entre THC et CBD. Il faudra réviser sérieusement la question si elle remporte l’élection, mais la candidate du PS n’est pas la seule à qui la question pose problème.

Hidalgo-Cannabis

Yannick Jadot, Europe Ecologie Les Verts

Le candidat d’Europe Ecologie Les Verts à l’élection présidentielle est « pour la légalisation du cannabis ». Selon Yannick Jadot, « c’est un enjeu majeur à la fois pour sortir des quartiers les mafias du deal. Ça nous permet aussi de dégager des recettes fiscales, 5 à 6 milliards d’euros, qui nous permettront à la fois d’avoir une grande politique de santé et aussi une politique sociale dans les quartiers qui seraient débarrassés de ces deals ». Yannick Jadot, 54 ans, ajoute dans son programme : « La légalisation permettra une diminution de la criminalité et les forces de police et la Justice pourront se concentrer sur des missions prioritaires. Le médecin de famille deviendra un acteur essentiel de la prise en charge des addictions et une large information du public sur les effets des différentes drogues sera menée ».

Côté CBD, le député européen et candidat connaît son sujet. La différence entre THC et CBD, il l’explique. « Le THC, c’est, j’allais dire, le taux de psychotropes dans le cannabis ». Surtout, Yannick Jadot juge « aberrant de voir ce gouvernement voulant stopper la vente de CBD par obsession de la lutte contre le cannabis ». En pleine polémique autour de l’interdiction de vente de fleurs, en janvier, il déclarait au Courrier de l’Ouest : « Au fond, le CBD est un peu comme le tilleul, un produit de bien-être, absolument pas psychotrope. Et on a un gouvernement qui est tellement dans le déni (…) qu’il en vient à interdire des produits qui se développent partout, avec une activité économique de transformation, des activités agricoles, des magasins, une économie du bien-être dans une société qui est, reconnaissons-le, plus que stressée et tendue. On est au bout de l’absurdité ».

Jadot-Cannabis

Valérie Pécresse, Les Républicains

« Je suis contre la légalisation du cannabis », déclare Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l’élection présidentielle. « Le cannabis est toxique pour la santé. Je pense que si on légalisait le cannabis, les dealeurs continueraient leurs trafics en proposant des produits avec des THC supérieurs ». La présidente du Conseil régional d’Île-de-France avait déjà exprimé la même idée sur Europe 1 : « Ils (les dealeurs, ndlr) ne vont pas se faire priver de leurs revenus, donc ils iront dealer autre chose ». Côté consommateurs, Valérie Pécresse, 54 ans, veut « taper au portefeuille ». Elle soutient le principe d’amende pénale, avec possibilité d’inscription au casier judiciaire. La candidate résume ainsi son point de vue : « Si on légalise le cannabis, on fait sauter l’interdit sur la drogue ». Et c’est la possible ouverture d’une porte « vers la contrebande » (Twitch, 15/02/22).

Sur la question du CBD, Valérie Pécresse reste évasive et s’en remet à la science. « Moi je n’ai pas d’avis sur les substances qui sont considérées comme non toxiques par la science. C’est à la médecine de dire ce qui est toxique et ce qui ne l’est pas ». Une phrase difficile à comprendre, car faut-il encore déterminer ce qu’on considère comme « toxique ». Le CBD ne l’est pas, fumer des fleurs de CBD l’est, le cannabis thérapeutique ne l’est pas, le récréatif l’est… La question du CBD reste donc vague dans les propos de la candidate Les Républicains à l’élection présidentielle. Enfin, Valérie Pécresse répond par la négative à la question « avez-vous déjà fumé du cannabis ? ».

Pécresse-Cannabis

Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste

Le Nouveau Parti anticapitaliste de Philippe Poutou est « pour la légalisation du cannabis ». Le candidat à l’élection présidentielle précise : « Globalement, nous sommes pour la dépénalisation des drogues. La répression, c’est une méthode qui est totalement inefficace. C’est aussi, on le sait très bien, une occasion pour la police de faire chier les jeunes, notamment dans les quartiers populaires ». Dans le programme du NPA, on peut lire également : « La pénalisation de la consommation de drogue favorise les mafias et envoie des milliers de jeunes qui tombent sous leur influence derrière les barreaux ». C’est avec l’ambition de rompre avec la politique carcérale que le parti du candidat Philippe Poutou axe sa réflexion. Celle-ci va de pair avec une politique de santé qui comprend la « création de centres de santé sur tout le territoire, publics et gratuits, polyvalents, financés par la Sécu ».

Si Philippe Poutou avoue ne pas connaître la différence entre THC et CBD (nos fiches de lecture sont à disposition ici), il reconnaît avoir déjà consommé du cannabis. « Je n’ai pas fumé quand j’étais jeune alors que j’étais entouré de plein de babas-cool et ça fumait à toutes les soirées », raconte le candidat de 55 ans. « J’étais le seul à ne pas fumer, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas si c’était une position de principe. Je n’avais pas de vision hostile puisque j’étais avec mes potes. J’ai testé quelques années plus tard et bon, ça ne m’a pas convaincu ».

Poutou-Cannabis

Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France

Candidat de Debout la France à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan est « contre » la légalisation du cannabis. « Tout simplement parce que c’est mauvais pour la santé. Et je crois qu’une légalisation augmenterait obligatoirement la consommation et reporterait l’interdit sur d’autres drogues plus dures », ajoute l’ancien maire d’Yerres, 61 ans. « la légalisation du cannabis n’empêchera pas les règlements de compte, qui se poursuivront sur l’héroïne, ou d’autres substances. Il faut au contraire intensifier la lutte. Pas contre les usagers, mais contre les trafiquants. Les condamnations pour trafic de drogue sont dérisoires en France. Il faut taper les gros bonnets, à la source. Plus de la prévention au collège, et un accompagnement pour sortir les jeunes de cette catastrophe de santé publique », déclarait-il à Ouest-France.  

Nicolas Dupont-Aignan n’a jamais fumé de cannabis. Il s’en dit « désolé », estimant « être une exception » dans un sourire. S’il évoque la lutte contre le cannabis dans son programme, la question du CBD n’est en revanche pas d’actualité. Entre CBD et THC, « je sais qu’il y a une différence, mais ça ne m’intéresse pas », lâche le candidat de Debout la France. Les choses sont claires !

Dupont-Aignan-Cannabis

Cannabis, CBD et élection présidentielle : un sujet important encore très clivant

Cinq candidats pour, cinq candidats contre, deux candidats avec des propositions alternatives, et des projets de société bien différents. Ce petit tour d’horizon des candidats à l’élection présidentielle au sujet du cannabis en dit long, non seulement sur ce point précis, mais également sur la personnalité, les ambitions et les méthodes de chacun et chacune. Une chose est sûre, cette présidentielle 2022 confirme que le cannabis est un véritable enjeu dans cette élection. Et que son traitement divise encore très fortement au sein du panel des candidats.

https://www.youtube.com/watch?v=-vnkKSa8Z-s

Retrouvez aussi ci-dessous le programme de chaque candidat à l’élection présidentielle.

Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
Fabien Roussel, Parti Communiste français
Emmanuel Macron, La République en marche (Liens inactifs sur le site officiel)
Jean Lassalle, Résistons !
Marine Le Pen, Rassemblement National

Eric Zemmour, Reconquête !
Jean-Luc Mélenchon, Union populaire
Anne Hidalgo, Parti Socialiste
Yannick Jadot, Europe Ecologie Les Verts
Valérie Pécresse, Les Républicains
Philippe Poutou, Nouveau Parti anticapitaliste
Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France

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