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La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France

En France, la culture illégale de cannabis est en train de devenir un sport national. Les cannabiculteurs amateurs sont de plus en plus nombreux, alimentant un réseau proche pour les moins téméraires, ou des réseaux criminels pour les plus organisés. Le trafic local, qui dépasse le cadre de la consommation personnelle, est de plus en plus important, en ville comme à la campagne, et la culture illégale de la plante, toujours interdite en France quand elle est chargée en THC, se multiplie.

Cave, hangar, local commercial… Les forces de l’ordre découvrent régulièrement ces cultures illégales aux quatre coins de la France, ainsi qu’en Outre-Mer, avec une part prépondérante dans le nord et le sud de la France. Mais comment la culture illégale de cannabis a émergé en France et, surtout, pourquoi dépasse-t-elle le cadre de la consommation personnelle pour alimenter des réseaux parfois bien organisés ?

La culture illégale de cannabis s’impose sur le territoire français

Le Monde dresse la carte des récentes découvertes de la police et de la gendarmerie. Elles sont… stupéfiantes ! Le quotidien cite l’exemple de Maubeuge, dans le Nord, où le 6 décembre dernier, la police découvre une culture illégale de cannabis dans un local commercial détourné en « ferme de culture ». Là, elle y découvre 2000 plants. « Un kilo de résine de cannabis, un kilo d’herbe, 6 260 euros en espèces et une arme de poing de calibre 6,35 mm ont également été saisis », détaille le parquet de Lille.

En octobre, c’est à Montgeron dans l’Essonne qu’une culture illégale prospérait dans le sous-sol d’un immeuble. À Lourdes (Hautes-Pyrénées), une bagarre de rue conduit les forces de l’ordre à « une salle de cannabiculture contenant 18 pieds ». Cet été, la douane découvre une plantation de 83 pieds en Picardie, « gérée par un père de famille ».

De la culture personnelle aux trafics à plus grande échelle

Christian de Rocquigny, directeur adjoint de l’office antistupéfiants, fait le point. « La saisie de ces stupéfiants procède d’une cartographie particulière, avec beaucoup d’opérations dans le Nord, notamment en intérieur, dans le Sud-Est et en Nouvelle-Aquitaine. Les gens se lancent de chez eux et produisent plus que leur consommation personnelle, puis davantage encore que pour leur cercle d’amis. Ils entrent ensuite dans une logique de trafiquants, en concurrence avec des organisations criminelles, notamment des trafiquants locaux déjà établis, qui défendent leur territoire, avec les risques que cela induit. »

100 000 pieds de cannabis auraient ainsi été saisis en 2021. Le matériel et les semences viennent de boutiques ou sites spécialisés et, selon Europol, des cannabiculteurs français feraient appel à des experts néerlandais, recrutés comme « consultants ». Pour l’observatoire français des drogues et tendances addictives, « l’herbe bénéficie aujourd’hui d’une sorte de “label bio”, exprimant l’apparition d’une véritable “culture” du cannabis associée à la notion de territoire et de circuit court ».

À qui est destiné ce cannabis illégal ?

Ce type de culture illégale plaît davantage à un public « plus âgé et mieux inséré socialement ». D’ailleurs le rapport de l’observatoire français des drogues estime que « 7% des fumeurs sont aussi des cannabiculteurs ». Cela devient donc un complément aux produits venant notamment du Maroc, en ce qui concerne la résine de cannabis. Une herbe locale, dont on pense connaître l’origine, qui plait beaucoup en France. Le made in France aussi à la mode dans le cannabis ?

Pour les réseaux criminels, ce mode de culture est également intéressant. Le coût logistique y est largement divisé, comparé à des cargaisons qu’il faut acheminer d’Espagne ou d’ailleurs. Une note des services de police souligne que « la cannabiculture leur permet d’obtenir des gains rapides et considérables. La culture d’environ 1 000 plants peut rapporter en un an un chiffre d’affaires théorique de 1,2 million d’euros pour la vente en gros, et de 2,4 millions d’euros pour la vente au détail. La culture illégale de cannabis en France devient un problème majeur dans la lutte contre les trafics de stupéfiants et un nouvel argument en faveur d’une légalisation encadrée…

 

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