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Locronan, cité bretonne du chanvre et des tisserands

À Locronan, dans le Finistère, une riche histoire se présente aux yeux des passants. Dans cette petite cité bretonne de 800 âmes, et notamment autour de la Place de l’Église, de superbes demeures en granit témoignent de son passé prospère. On peut notamment y découvrir l’Hôtel de la Compagnie des Indes ou encore le Bureau des Toiles, bâtis au cours du XVIIe siècle. Deux noms qui évoquent ce qui donna ses lettres de noblesse à Locronan : le tissage des toiles et des voiles de lin, mais surtout de chanvre.

L’essor des toiles de chanvre de Locronan

C’est vers la fin du Moyen-Âge, au XIVe siècle, que la petite cité de Locronan commence son essor. Le climat de la Bretagne d’alors, ses nombreux cours d’eau, favorisent la culture du chanvre et du lin. Les tisserands transforment les plantes en toiles, puis les toiles en voiles pour équiper les bateaux. Mais Locronan bénéficie d’un contexte encore plus favorable. En effet, la cité attire de nombreux pèlerins en raison du prestige de Saint-Ronan et de la présence de son tombeau, notamment lors de la Troménie, une fête et tradition annuelle.

Locronan acquiert parallèlement la faveur des Ducs de Bretagne, qui lui accordent de nombreux privilèges et avantages fiscaux. Enfin, la cité bénéficie de la proximité du port de Pouldavid, aujourd’hui sur la commune de Douarnenez. Le chanvre, quant à lui, pousse en abondance dans les environs. Il est acheminé à Locronan, où s’installent petit à petit tisserands et marchands. La manufacture de toiles prend peu à peu son essor et les voiles de Locronan, robustes et d’excellente qualité, sont de plus en plus réputées.

Une renommée internationale

Aux XVIe et XVIIe siècles, la renommée de la manufacture de Locronan atteint son apogée. Ses voiles sont exportées dans toute l’Europe et acquièrent le surnom d’olonnes (ou poldavi/pouldavi, de Pouldavid), car vendues par les marchands finistériens sur les côtes vendéennes, notamment à La-Chaume-d’Olonne ou Saint-Gilles-d’Olonne. Mais elles restent aussi en Bretagne, où Penmarc’h est l’un des principaux ports d’armement européens, notamment pour la flotte commerciale.

De là, elles vont équiper les vaisseaux de la marine royale française, de nombreux navires anglais, mais aussi ceux de la compagnie des Indes, qui s’installe directement dans la cité bretonne. On dit aussi que les voiles de chanvre de Locronan équipaient l’invincible armada espagnole et les caravelles de Christophe Colomb.

Enfin, déformé par l’usage, on trouve notamment en Angleterre le terme « lockram » pour désigner une toile de chanvre ou de lin plus ou moins fine. Une déformation de Locronan, que l’on retrouve d’ailleurs dans Coriolan, de Shakespeare.

Une production de grande qualité…

Le succès des toiles de Locronan attire dans la cité marchands, artisans, tisserands, petite noblesse et petite bourgeoisie assurant une certaine prospérité. Le XVIIe siècle marque la constitution du patrimoine architectural encore visible aujourd’hui, notamment autour de l’église Saint-Ronan, avec de belles demeures de granit. En 1751, on compte encore 151 métiers à tisser à Locronan sur les 406 que compte la région.

Le sérieux des artisans se reflète dans la qualité des toiles, le tout encadré, au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, par un véritable cahier des charges émis par le Conseil d’État du Roi. La production passe par le Bureau des Toiles qui atteste de leur conformité et de leur qualité.

Arrêt du Conseil d'Etat du Roi 1742 Locronan
Arrêt du Conseil d’État du Roi, 1742. ©Wikimedia Commons

…Qui décline peu à peu

Mais rapidement, au cours du XVIIIe siècle, l’activité décline. En 1764, la cité doit faire face à la concurrence de la nouvelle manufacture royale de Brest, mais également à celle des toileries de Vitré et des noyales, un peu plus à l’Est. En 1771, un inspecteur des manufactures explique également ce déclin par « la mauvaise filature et de mauvais procédés de fabrication ». La condition des tisserands devient très difficile, si bien qu’on ne compte plus que 15 métiers à tisser à Locronan en 1813.

L’abandon progressive des voiles dans la marine, le développement du tissage mécanique et la disparition progressive de l’artisanat finissent d’achever l’activité et la prospérité de la cité, qui tombe peu à peu dans l’oubli. Un oubli qui a néanmoins permis la conservation du patrimoine architectural de Locronan, devenu l’un des plus beaux villages de France. Le dernier tisserand de Locronan, lui, a cessé son activité en 1914.

Pour en savoir plus, rendez-vous à Locronan !

 

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