L’UPCBD se bat pour une fleur de CBD française et réglementée
Parmi les mouvements pro-chanvre en France, l’UPCBD fait partie de ceux qui défendent avec ferveur la filière CBD. L’Union des professionnels du CBD n’a peut-être qu’un an d’existence, mais on doit notamment aux deux avocats à sa tête, Xavier Pizarro et Charles Morel, la suspension de l’arrêté de décembre 2021 interdisant la vente de fleurs de cannabidiol. Le premier s’était déjà fait un nom dans la filière en étant impliqué dans l’affaire Kanavape, dont la décision a permis au secteur de se développer en France.
Mais qui compose l’UPCBD ? « Nous nous adressons à tous les professionnels, nos adhérents sont très majoritairement des boutiques spécialisées, physiques ou digitales, indépendants ou franchisés. Nous comptons des franchiseurs , des grossistes, des laboratoires d’analyse, quelques producteurs », explique à Zeweed Charles Morel. Avec un objectif principal : « La défense des intérêts de la filière du CBD. »
L’UPCBD contre l’arrêté de décembre 2021
L’UPCBD a déjà un important fait d’armes à son palmarès : la suspension de l’arrêté ministériel de décembre 2021 interdisant la vente de fleur de CBD. « L’UPCBD a fait le choix de saisir le Conseil d’État le 1er janvier sur la base d’un référé liberté, ce qui était un choix risqué mais à notre sens indispensable », relate l’avocat Charles Morel. « Face à cette situation intenable, profondément anxiogène, Il y avait urgence, il fallait que le Conseil d’État se décide vite. »
« Du jour au lendemain, ils sont passés d’un statut de commerçant à celui de trafiquant, avec des marchandises qualifiées de stupéfiants, quel que soit le taux de THC présent, et des produits impossibles à vendre aux consommateurs ou à restituer aux fournisseurs. Une vraie perte sèche, sans la moindre indemnisation ni délai de mise en œuvre. On a vu la brutalité avec laquelle le gouvernement a agi la veille du Réveillon », regrette Charles Morel.
L’UPCBD vigilante face aux décisions de l’État
Cette suspension obtenues par les avocats de l’UPCBD n’est qu’un première étape, même s’ils pensent voir cette décision entérinée. « Il s’agit d’une suspension mais avec bon espoir de l’emporter au fond, auquel cas ce qui n’était que provisoire deviendra définitif. » Ce que l’UPCBD veut avant tout, c’est la reconnaissance de la légalité de la fleur. Mais il y a d’autres menaces qui pèsent sur la filière telle qu’elle est constituée aujourd’hui. Notamment la question de la qualification thérapeutique. »
« Nous avons vu avec l’arrêté du 30 décembre 2021 que l’État était prêt à liquider la filière du jour au lendemain, cela nous contraint à une grande vigilance. Nous sommes confiants sur le sens de la décision que rendra le Conseil d’État, mais toujours attentifs aux autres tentatives de déstabilisation », déclare avec prudence Charles Morel.
L’espoir de voir une vraie filière française du CBD émerger
Alors dans cette optique conflictuelle, quels espoirs pour la filière ? « Emmanuel Macron avait l’air assez libéral sur le sujet en 2017 et finalement, les circonstances politiques ont fait dévier le centre de gravité de sa politique vers la droite, avec la nomination de gens plutôt réfractaires à une vision libérale. Nous faisons face pour l’instant de la part de l’Etat à un mélange de démagogie et de méconnaissance du sujet. »
« La légalisation du cannabis récréatif en Allemagne n’a pas encore eu lieu, mais elle peut créer une énergie, une dynamique qui peut se diffuser en France. Quelle conclusion en tirera Emmanuel Macron ? » Notamment en voyant de nombreux pays européens franchir petit à petit le pas. « Quel que soit le gouvernement, Il n’y a aucune raison d’appliquer à un produit non-stupéfiant une prohibition qui a échoué sur les stupéfiants. »
L’objectif final, pour l’UPCBD, est de créer une filière solide et réglementée pour le CBD français. « Nous voulons une fleur naturelle et française. C’est le deuxième volet de la règlementation que nous proposons : mettre en place des mécanismes sécurisant et consolidant la filière agricole française des cannabiculteurs, leur permettre d’investir et d’obtenir des revenus stables correspondant à la valeur de leur travail. »