Les cannabinoïdes passés au crible
Le CBD est souvent tenu en référence quand on parle de cannabinoïdes. Avec le THC, c’est le plus connu. Mais ces deux molécules diffèrent par bien des aspects. La première, sans effet psychotrope, est légale. Tandis que la seconde fait du cannabis un produit stupéfiant quand son taux dépasse les 0,2%. Les cannabinoïdes sont responsables des effets du chanvre sur le corps humain, mais il en existe plus d’une centaine jusqu’ici référencés. Chacune de ses molécules a des effets particuliers sur notre organisme, par le biais du système endocannabinoïde. Et certaines interagissent entre elles et avec ce système corporel, créant ce qu’on appelle l’effet d’entourage.
Grâce aux grandes avancées de la science sur le cannabis, on connait de mieux en mieux les cannabinoïdes. Selon ce que le consommateur recherche, il est utile de se pencher sur des molécules du chanvre moins connues, comme le CBG ou le CBN par exemple. Nous vous proposons un petit tour d’horizon des cannabinoïdes les plus communs et les mieux étudiés par la science à ce jour.
Les cannabinoïdes, c’est quoi au juste ?
Tout d’abord, il est important de bien comprendre de quoi on parle, quand on évoque les cannabinoïdes. Ces molécules existent sous plusieurs formes. Les phytocannabinoïdes, comme le TCH ou le CBD, sont directement produits par le plant de chanvre. Ils proviennent ou ont été synthétisés par le cannabis. Les endocannabinoïdes sont, quant à eux, produits par notre corps, comme l’anandamide par exemple, qui est un « neurotransmetteur cannabinoïde endogène, présent dans l’organisme des animaux comme des humains ». Enfin, il existe un troisième type appelé « cannabinoïde de synthèse ». Ces molécules sont créés en laboratoire. Dans cet article, ce sont les phytocannabinoïdes qui nous intéressent. Ceux créés directement et naturellement par le chanvre, comme le CBD.
L’utilité naturelle des cannabinoïdes et leur origine
Mais comment et pourquoi le cannabis produit de telles molécules ? Dans un premier temps, la science a prouvé que la production de cannabinoïdes par le chanvre n’a pas de lien direct avec le développement ou la croissance de celui-ci. Ils agissent en réalité comme système de défense pour la plante, contre les maladies, les nuisibles, les rayons ultra-violet. Le THCA, version acide du bien connu THC, permet la destruction plus rapide des cellules des insectes. Les cannabinoïdes composent en fait un système immunitaire propre à la plante, lui permettant de se défendre contre les agressions de la nature.
On trouve les grandes concentrations de cannabinoïdes dans les trichromes de la plante, ces petites glandes translucides. Initialement, tout cannabinoïde prend la forme du CBGA, l’acide cannabigérolique. Des processus chimiques entrent alors en compte et le CBGA devient « le précurseur de la biosynthèse des cannabinoïdes ». Celui-ci sera alors converti en différentes molécules et en autant de variétés de cannabinoïdes : on y retrouvera le THC, le CBD, mais également le CBG, CBN, CBC, que nous aborderons plus loin, dont les effets sont le résultat d’un processus de « décarboxylation ». C’est « une réaction chimique au cours de laquelle une molécule de dioxyde de carbone est éliminée d’une molécule organique ».
C’est par l’infusion, la combustion, la vaporisation ou la synthèse que la forme acide naturelle des cannabinoïdes sera transformée. Dans le corps humain, ces molécules vont alors réagir avec le système endocannabinoïde et les récepteurs CB1 et CB2, présents dans notre système nerveux et immunitaire. Comme nous l’avons déjà abordé, notre système endocannabinoïde régule notre organisme et permet « l’homéostasie ». Une forme d’équilibre biologique.
Les cannabinoïdes les plus connus et leurs effets
Alors que les CBD Shop ont fleuri en France, les recherches sur les cannabinoïdes avancent à grands pas. Plus d’une centaine ont été découverts, certains sont le sujet d’études poussés, et d’autres sont encore à découvrir. Bien sûr, le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol) sont les plus connus. Ces molécules peuvent avoir un effet psychoactif, les classant de fait dans la catégories des stupéfiants en France notamment, d’autres non. Mais tous ont des effets sur le corps humain, dont bon nombre de bienfaits, qu’ils partagent parfois.
Cependant, il est important de noter que ces molécules et les produits qui en découlent ne peuvent en aucun cas être considérés comme un traitement médical dans l’Hexagone. C’est tout au plus un soutien, un accompagnateur dans le cadre de traitements pharmaceutiques prescrits par un médecin. Les produits au CBD, comme les huiles, les gélules, les fleurs et résines, ne peuvent se substituer aux médicaments. Mais regardons les cannabinoïdes les plus communs et le mieux connus en détail…
Des cannabinoïdes psychoactifs et illicites en France à un certain taux
Le THC, le plus polémique
Le THC (tétrahydrocannabinol) est sans doute le cannabinoïde le plus connu. En raison de ses effets psychoactifs et son classement dans la catégorie des drogues et stupéfiants dans nombre de pays. L’interaction de cette molécule avec les récepteurs CB1 du système nerveux provoque ses effets psychotropes qui ont participé à sa diabolisation. En France, le cannabis, ou produit issu du cannabis, contenant un taux supérieur ou égal à 0,2% est illégale. Évidemment, Greenboyz s’assure que tous ses produits vendus sur le site internet ou en boutique ont un taux de THC inférieur à cette législation européenne.
Cependant, les effets thérapeutiques du THC sont de mieux en mieux connus et certains pays en autorisent la commercialisation à but médicinal, comme certains états des Etats-Unis. Les découvertes liées au THC ont prouvé sa capacité à traquer et accélérer la mort des cellules tumorales. Cette molécule agit aussi sur la gestion de la douleur, du sommeil, de l’appétit, de l’humeur. Puissant anti-inflammatoire, elle est aussi étudiée dans le cadre du traitement de la maladie d’Alzheimer.
Le CBN, psychoactif et effet d’entourage
Le CBN, ou cannabinol, n’est pas directement présent ou produit par le chanvre. C’est en réalité un dérivé du THC, d’où ses effets psychoactifs, notamment de sédation, obtenu par l’oxydation de celui-ci. Si les recherches sont encore balbutiantes quant à cette variation chimique de la molécule, des chercheurs ont constaté un effet positif sur le traitement du psoriasis, notamment quand il est associé au CBG (cannabigérol) par effet d’entourage. En effet, l’interaction des différents cannabinoïdes entre eux et avec les récepteurs endocannabinoïdes provoque de nouveaux bienfaits ou en multiplie les effets. C’est aussi un très bon anti-bactérien et un allié contre les crises d’épilepsie.
Le cannabis légal sous toutes ses coutures
Le CBD, le plus à la mode et le mieux connu
Dans notre rubrique actualité et infos, nous avons déjà longuement abordé les bienfaits provoqués par le CBD. Les nombreuses vertus du cannabidiol en ont fait un produit très attractif, comme le prouve la multiplication des boutiques et e-shop. C’est le deuxième cannabinoïde lui plus abondant de la plante et il est important de comprendre certaines de ses spécificités, au delà de ses nombreuses vertus. En effet, l’interaction entre le CBD et le système endocannabinoïde est particulière. Dans un premier temps, il agit comme un antagoniste du récepteur CB1. Ainsi, il empêche d’autres molécules de se fixer sur ces capteurs, réduisant potentiellement les effets psychotropes de certains cannabinoïdes, comme le THC. Si le CBD a une faible affinité avec nos récepteurs CB1 et CB2, il augmenterait les taux d’endocannabinoïdes du corps humain, ce qui pourrait expliquer ses bonnes dispositions analgésiques et antipsychotiques.
Cette molécule, de plus en plus populaire, possède également d’autres vertus. C’est un bon soutien dans le cadre de l’épilepsie, de la dépression, de l’anxiété. Elle semble également agir dans une forme de mort contrôlée des cellules tumorales. On trouve aussi au CBD des qualités contre les problèmes de peau, d’où sa présence dans certains produits de bien-être.
Le CBG, à l’origine de tout ?
Nous l’avons vu plus tôt, le CBGA est le précurseur d’autres cannabinoïdes. C’est également le plus présent dans la plante en début de floraison. Cela peut expliquer pourquoi certaines fleurs et résines de CBD ont un taux de CBG parfois plus élevé. En effet, toutes les cultures ne sont pas les mêmes et les taux des différentes molécules peuvent changer au sein d’une même variété. Non psychoactif comme le CBD, le CBG est présent parmi le spectre des cannabinoïdes, on le retrouve donc également dans des produits considérés et vendus sous l’étiquette CBD.
Comme son cousin, le CBG, ou cannabigérol, fait l’objet de toutes les attentions en ce moment. Dans une étude menée par le chercheur Ethan B. Russo, il a été démontré que le CBG a des vertus analgésiques, antifongiques mais aussi antidépressives, anxiolytiques. Comme abordé également, il serait d’un grand soutien contre le psoriasis, mais aussi face aux douleurs musculaires ou pour lutter contre les glaucomes. Sujet d’étude relativement récent, le cannabigérol intéresse de plus en plus les chercheurs qui voient en cette molécule, présente en moyenne à 2% dans le cannabis, un énorme potentiel, similaire à celui du CBD, avec qui elle agit en synergie.
Le CBC, moins connu mais très courant
C’est un petit laissé pour compte qui ne demande qu’à ce qu’on l’étudie ! Le CBC, pour cannabichromène, est en effet le troisième cannabinoïde le plus présent à l’état naturel, après le THC et le CBD. Il a la particularité d’agir notamment sur les récepteurs TRPA1 et TRPV1. Ces derniers ont un rôle prépondérant dans la transmission de la douleur et de l’inflammation. Des troubles sur lesquels le CBC a un effet positif, comme le démontre cette étude.
Mais ce n’est pas le seul bienfait de ce cannabinoïde. L’université du Mississippi a étudié ses effets sur le stress et la dépression avec des résultats très concrets. Son effet d’entourage avec le CBD est très convaincant dans le traitement des inflammations. Et l’alliance THC-CBD-CBC en fait un puissant anti-inflammatoire, dans les pays où le THC médicinal est autorisé. Enfin, le cannabichromène semble agir sur la croissance des cellules, ce qui laisse de belles perspectives d’avenir à cette molécule dont on en apprend un peu plus tous les jours.
Les cannabinoïdes, un vaste domaine qui reste à explorer
Pour conclure, il faut être bien conscient d’une chose. Dans vos fleurs et résines de CBD, vous ne trouverez pas uniquement du cannabidiol. Des traces de THC, à taux légal, sont présentes. Elles sont évidemment scrutées de près, afin de ne pas atteindre ou dépasser les 0,2% établis dans la législation. CBG, CBC ou d’autres cannabinoïdes sont aussi contenus dans ces plantes. Et à des taux qui peuvent varier, selon les types de cultures, les stades de floraison… Vous trouverez ainsi parfois des taux de CBG plus élevés dans une variété que dans une autre, mais également au sein de la même variété, selon les variables évoquées à l’instant. Ainsi, une même variété pourra provoquer des effets différents, mais bien sûr toujours non psychotropes. Ces molécules sont très proches, mais aussi très différentes, et elles sont l’objet d’études constantes. La science avance et le cannabis légal avec elle.