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La Suisse veut lancer un projet de vente de cannabis [GREENEWZ]

En Suisse, des projets de vente libre de cannabis

La Suisse veut lancer un projet de vente de cannabis

En Suisse, qu’ont en commun les villes et cantons de Lausanne, Bâle, Berne, Zurich ou encore Genève ? Réponse : ils ont tous lancé des projets d’essais-pilotes de vente régulée de cannabis récréatif. En effet, la question évolue très vite chez nos voisins, qui tentent de trouver des alternatives à une répression qui n’a, comme un peu partout dans le monde, jamais vraiment porté ses fruits. La Suisse s’appuie jusqu’à présent sur une loi de 1951, interdisant la culture, la production et la vente de cannabis. Une interdiction étendue à la consommation en 1975.

Mais depuis le début des années 2000, la situation change. « Le taux de THC que contient un produit cannabique est déterminant pour ce qui est de son interdiction ou non. À partir d’1 %, le produit est interdit », peut-on lire sur les sites officiels suisses. « Tout consommateur de cannabis est passible d’une amende de 100 francs (environ 102 euros) ». En outre, la Suisse a fait du CBD l’une de ses spécialités. Notamment grâce au taux de THC autorisé jusqu’à 1%, alors que dans l’Union européenne, il doit être inférieur à 0,3%.

Des projets de vente régulée de cannabis un peu partout en Suisse

Mais depuis peu, c’est la vente régulée de cannabis psychotrope qui est à l’étude. Dans le canton de Genève, qui nous intéresse ici, le projet pilote prévoit la commercialisation de cannabis auprès de 1000 personnes triées sur le volet. Avec des critères de sélection stricts : les candidats « devront être majeurs, consommer à des fins récréatives, mais sans être dépendants », a précisé Daniele Zullino, médecin chef du service d’addictologie des hôpitaux universitaires.

Ce projet sera mené par l’association ChanGE, qui réunit les autorités locales et des consommateurs. Et il se veut participatif, comme l’explique sa présidente, Ruth Dreifuss. « Les participants formeront une communauté, ils échangeront entre eux, afin d’augmenter leurs compétences en matière de consommation ». L’association « sera responsable de la production – biologique et locale – ainsi que de la vente, avec une forte composante de prévention et d’information à la population », décrypte de son côté la RTS.

Produits locaux, liens avec la communauté et suivi scientifique

Cet essai-pilote n’a pas vocation à être lucratif pour le canton, « tout éventuel excédent servant à financer une partie de la recherche ». Les prix des produits, quant à eux, seront alignés sur ceux du marché noir. Les personnes sélectionnés pour cet essai trouveront, à la vente, des fleurs, des résines, mais aussi des e-liquides pour cigarettes électroniques. Le tout avec un taux de THC maximum de 20%. « Les participants pourront obtenir au maximum 10 grammes de THC pur par mois, à raison de 3 grammes par dose », a précisé Ruth Dreifuss.


Les produits seront vendus à Vernier, la deuxième commune la plus peuplée du canton de Genève, avec environ 35 000 habitants. « C’est une ville populaire, où nous connaissons des problèmes avec le deal de rue. Il était essentiel pour nous de nous associer à ce projet, afin d’apporter une réponse globale à cette problématique », a déclaré Martin Staub, conseiller administratif, à 20 Minutes. Mais contrairement aux projets menés ailleurs en Suisse, la vente ne se fera pas en pharmacie. L’ouverture d’une « cannabinothèque » est prévue « dans une zone facilement accessible depuis le centre-ville et bien visible ».

En finir avec une répression inefficace

Reste maintenant à obtenir l’accord de l’OFSP, l’office fédéral pour la santé publique, avec l’objectif de commencer la vente à l’été 2023, pour ce projet en partie financé par deux fondations, dont le budget prévisionnel est estimé à 850 000 francs suisses. « Face à un système de répression qui a démontré son inefficacité et à un marché noir fortement implanté, nous devons étudier de nouvelles solutions, comme le passage à un marché légal et contrôlé », a reconnu de son côté Mauro Poggia, conseiller d’État en charge de la santé.

Avec ce projet permettant de « mieux calibrer les mesures de prévention des addictions et de protection de la jeunesse », et les autres essais similaires menés dans les cantons voisins, la Suisse change donc son axe de réflexion, à l’image de nombreux pays européens. Pendant ce temps-là, la France, quant à elle, prend toujours plus de retard sur la question…

 

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