CBD et sport, un bon ménage de l’amateur au professionnel
L’image du CBD change peu à peu aux quatre coins du monde. Son utilisation se démocratise et se fait de plus en plus fréquente. Son accessibilité aussi. En effet, le cannabidiol perd au fil des mois l’image qui l’associe au THC, psychotrope et illégal. Il investit parallèlement de nombreux et nouveaux champs, des cuisines au monde du sport. Les athlètes, amateurs comme professionnels, utilisent et assument de plus en plus l’utilisation du CBD comme atout dans la pratique sportive. De nombreux bienfaits profitent aux sportifs de toute nature. Et ces derniers prouvent que CBD et sport sont loin d’être incompatibles. Gestion du stress de la compétition ou du résultat, récupération physique, mentale, musculaire, lutte contre l’insomnie… Bien des troubles et maux peuvent trouver réponse grâce au CBD. Et ce, en toute légalité depuis maintenant plusieurs mois.
Le CBD, un atout indéniable pour la pratique sportive
Avec la mauvaise image que traîne toujours le cannabis, on aurait pu croire à une incompatibilité complète avec la pratique du sport. Au haut niveau comme dans la sphère amatrice. Pourtant, avec l’ouverture des esprits, le savoir grandissant et la découverte des cannabinoïdes non-psychotropes, les choses évoluent. C’est comme souvent aux Etats-Unis que le cannabis légal est entré dans le monde des athlètes.
Nate Jackson, ancien joueur de football américain en NFL, expliquait à L’Equipe avoir découvert ses vertus dès 2007. « J’ai subi une grave déchirure à l’aine et je me soignais uniquement avec ça, avait-il ensuite relaté. Les médecins de l’équipe étaient impressionnés par la vitesse à laquelle je guérissais, mais je ne pouvais pas tout leur dire. Pourtant, je n’avais aucune douleur, aucune inflammation, un sommeil réparateur, de l’appétit et l’esprit clair. » Ainsi, CBD et sport ont commencé à se conjuguer au présent dans le quotidien des sportifs.
CBD et sport : récupération physique et mentale au programme
Alors pourquoi utiliser du CBD quand on est sportif ? Une chose est sûre, ce n’est pas pour améliorer ses performances. « Il ne faut pas croire que le CBD va faire de vous un meilleur athlète ou qu’il va décupler les effets de vos séances de sport », tient à expliquer Vincent, coach sportif en Bretagne. « Ce n’est pas quelque chose qui va agir sur la performance physique ou sportive. Ce n’est pas du tout ce qu’on peut appeler un produit dopant. Ça ne l’est d’ailleurs officiellement pas. »
Le cannabidiol va plutôt jouer un rôle très positif du côté de la récupération physique, mais aussi mentale. « Le CBD va agir sur votre organisme de bien des manières, continue le professionnel. Il va soulager des muscles douloureux, engourdis, courbaturés. Des cyclistes l’utilisent pour leurs cuisses et mollets après une course. Je travaille avec une jeune femme qui a des douleurs dorsales. L’association des séances de sport à la prise de CBD lui a fait le plus grand bien. Et je parle bien de l’association des deux. Après des séances de renforcement, d’assouplissement, elle explique apprécier l’effet relaxant du CBD. » Ce n’est pas étonnant. Le cannabidiol est, vous le savez maintenant, connu pour ses nombreux bienfaits. Il a un effet de détente musculaire indéniable et est recommandé comme soutien de poids pour toutes les douleurs de ce type.
« Je récupère mieux et plus vite »
Dans un entretien toujours dans L’Equipe, Steven Le Hyaric, ancien cycliste élite et aujourd’hui professionnel d’ultra-endurance, décrypte aussi ces bienfaits. « Après une course de plusieurs centaines de kilomètres, je suis généralement à l’ouest durant trois à cinq jours, explique-t-il. J’ai tout testé, des somnifères aux relaxants musculaires. Mais le CBD, à raison de quelques gouttes trois ou quatre fois par semaine, m’aide à mieux dormir sans me sentir vaseux le lendemain. Je récupère mieux et plus vite. » Les problèmes de sommeil sont très courants chez les sportifs. Avant une compétition, une course, comme après un match, une épreuve. Connu pour agir sur l’homéostasie du corps humain, le CBD va rétablir un certain équilibre, permettant une meilleure régulation de l’adrénaline notamment. Il aidera parallèlement à gérer le stress d’une compétition sportive, par exemple.
De l’huile de CBD dans le moteur
Steven Le Hyaric raconte utiliser de l’huile de CBD. Pour quelqu’un qui pratique le sport à un niveau compétitif, c’est un produit adapté. Il peut être important, voire primordial, d’utiliser un produit ne contenant aucun autre cannabinoïde que le CBD. Dans un premier temps, c’est une mesure de sécurité pour l’athlète. À l’heure actuelle, le CBD est l’unique cannabinoïde autorisé par l’Agence Mondiale Antidopage. L’institution l’a en effet retiré de la liste des produits dopants en octobre 2018. En revanche, tous les autres cannabinoïdes, qu’ils soient psychotropes ou non, autorisés par certaines législations nationales ou fédérales, sont strictement interdits dans la pratique compétitive. Oubliez donc les fleurs et résines qui contiennent nécessairement un certain pourcentage d’autres de ces molécules, comme le CBG, par exemple, ou le THC, même à un taux strictement inférieur à 0,2% comme le veut la législation européenne qui s’applique en France.
Les huiles et gélules, dont on connait avec la plus grande précision la composition qui ne variera pas au gré les récoltes, sont donc à privilégier. « Une huile, on sait parfaitement la doser et ce qu’elle contient, sans variation. C’est un vrai avantage à la fois pour l’athlète de haut niveau, mais aussi chez le sportif plus occasionnel ou amateur. Quelques gouttes et le tour est joué. C’est sécurisant et pratique », estime le coach sportif, Vincent. Placées sous la langue, les gouttes d’huile de CBD sont effectivement rapidement assimilées par l’organisme. Il devient très facile d’ajuster son dosage et d’expérimenter.
CBD et sport : une nécessaire pédagogie
Reste au CBD à gagner un statut qui lui convient. Celui d’un produit loin de la diabolisation du THC, mais qui n’est cependant pas un remède miracle. Rachael Rapinoe, soeur jumelle de Megan Rapinoe, star mondiale de la sélection américaine de football, témoigne en ce sens. Celle qui fut elle aussi footballeuse professionnelle a découvert le CBD après deux ruptures d’un ligament croisé du genou.
Depuis, Rachael dirige Mendi, entreprise proposant des produits au cannabidiol, dont Megan est l’une des partenaires. « Il faudra faire beaucoup de pédagogie pour que le marché grandisse, faire comprendre aux consommateurs et au gouvernement les vrais bénéfices, mais aussi les limites du cannabidiol, analyse Rachael Rapinoe. Cela nous aidera à gagner en légitimité. » Pour le CBD en France, il faut donc bien comprendre qu’il s’agit là d’un soutien aussi bien pour le sportif que pour l’utilisateur lambda, et qu’en aucun cas il peut se substituer à un traitement médical adapté si nécessaire.
Des avancées notables
« Il y a une stigmatisation du cannabidiol », juge de son côté la star du basket Sue Bird, également compagne de Megan Rapinoe. « Pourtant, il a été retiré de la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (en 2018), qui régit les règles pour des compétitions comme les Jeux Olympiques. C’est quelque chose de sérieux », ajoute-t-elle.
Le site Sportune écrivait de son côté il y a quelques mois : « C’est encore un peu timide, mais ils sont de plus nombreux à assumer l’usage fréquent, ou non, de produits dérivés du cannabidiol. L’ancien cycliste Andrew Talansky, la sextuple championne olympique de natation Amy Van Dyken, sinon des combattants de l’octogone, comme l’Américain Nate Diaz. » Et c’est peut-être du côté des sports de combat que le CBD va acquérir ses premières lettres de noblesse dans le monde du sport. « L’UFC est en avance à ce sujet sur tout le reste du monde sportif, puisque l’organisation a noué un partenariat avec un des plus gros producteurs de cannabis médicinal dans le monde, pour favoriser « le bien être et la récupération » des athlètes de la ligue », écrit encore le site sportif. Preuve que les mentalités évoluent et que CBD et sport ne sont pas incompatibles.