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L’immense majorité du CBD vendu en France provient de l’étranger [GREENEWZ]

L'immense majorité du CBD vendu en France vient de l'étranger.

L’immense majorité du CBD vendu en France provient de l’étranger

Sur le territoire français, l’immense majorité du CBD vendu en boutique provient de l’étranger, notamment de pays voisins. Mais depuis l’annulation pure et dure de l’arrêté de décembre 2021, qui interdisait notamment la vente de fleurs de CBD, les producteurs et vendeurs de produits au cannabidiol voient l’avenir s’éclaircir. Ils espèrent désormais une véritable réglementation du secteur, afin de pouvoir cultiver et vendre au sein d’un cadre légal fort, et développer une vraie filière française pour le chanvre bien-être, en s’éloignant notamment des productions étrangères.

La filière voit l’avenir plus vert

Ouest-France a rencontré une famille productrice de CBD dans le Calvados (14), qui se bat pour contrer la main-mise étrangère, car l’immense majorité sur CBD acheté en France est étrangère. Trois frères, les Piéplu, font pousser et transforment leur cannabis légal. « Le CBD ou cannabidiol est un cannabinoïde, une substance naturelle présente dans le cannabis. Contrairement au tétrahydrocannabinol (THC), lui aussi présent dans la plante, le CBD n’a pas de propriétés psychotropes. On lui confère des vertus relaxantes. Tous les plants que nous cultivons sont issus de variétés avec peu de THC, moins de 0,3 %, mais riches en CBD », explique Megan, au milieu de sa ferme de 8000 m2 de surface cultivée.

Son frère Brian, reconnait que « l’interdiction, fin 2021, avait été un véritable coup dur pour la filière » qui doit donc se fournir, pour son immense majorité, à l’étranger. En tant que producteurs, nous avons moins subi le contrecoup de cette annonce. L’arrêté ne suspendait pas la culture de fleurs, seulement la vente. Pour les boutiques, en revanche, il y a eu de nombreuses fermetures. Des revendeurs n’ont pas renouvelé leur stock. D’autres ne se sont pas lancés. On a perdu du temps… » Mais depuis décembre 2022, les choses ont changé.

L’immense majorité du CBD vendu sur le territoire n’est pas français

En annulant l’arrêté de 2021, le Conseil d’État vient de donner un grand coup de pouce à la filière. L’immense majorité de notre CBD vient de Suisse, d’Italie ou d’autres pays voisins de la France. Et il est temps que cela change. « À long terme, l’objectif est de pouvoir concurrencer les filières italiennes ou suisses. En augmentant nos capacités de production, pour proposer des fleurs de chanvre avec un prix au kilo plus compétitif, mais aussi des produits plus qualitatifs », explique de troisième frère Piéplu, Joss, au quotidien du Grand Ouest.

« Actuellement, 95 % des produits à base de CBD proposés en boutique proviennent de l’étranger », estime Jouany Chatoux, « producteur de fleur de chanvre dans la Creuse, et porte-parole de l’Association française des producteurs de cannabinoïdes (AFPC) », précise Ouest-France.

Mais en janvier 2023, « les commandes sont reparties à la hausse. Le téléphone n’arrête pas de sonner », se réjouissent les trois producteurs. Cependant, « la filière française n’est pas en mesure de s’aligner sur l’Italie ou la Suisse. La lecture des normes européennes y est différente. Elles produisent des fleurs avec un taux de THC plus élevé. Pour les commercialiser en France, ou le taux légal est de 0,3 %, elles sont « lavées » avec des solvants ou du CO2 supercritique (gaz permettant l’extraction de certaines molécules). Ce ne sont pas des productions locales saines ».

Vers un terroir français du cannabis ?

Avec une immense majorité du CBD vendu provenant de nos voisins vient également un regard toujours très critique en France vis-à-vis du cannabis. « Il faut sortir le cannabis de l’univers de la drogue et ses fantasmes. Dès qu’on en parle, c’est : « cannabis = Bob Marley = défonce ». Évitons la caricature, pour un vrai débat de société. Sur le cannabis à usage thérapeutique, comme le récréatif », demande Megan Piéplu.

La fratrie est parallèlement favorable à une légalisation du cannabis récréatif en France. « Oui, bien sûr. Ne soyons pas hypocrites. Les Français sont les plus gros consommateurs européens de cannabis. Il faut qu’on avance sur cette question. Pour construire des véritables filières. Avec une traçabilité. Comme pour le vin ou le fromage. » Un véritable terroir français du cannabis, en somme, espéré par ces producteurs, qui estiment, « l’année prochaine, encore doubler [leur] chiffre d’affaires ».

 

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La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France [GREENEWZ]

La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France.

La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France

En France, la culture illégale de cannabis est en train de devenir un sport national. Les cannabiculteurs amateurs sont de plus en plus nombreux, alimentant un réseau proche pour les moins téméraires, ou des réseaux criminels pour les plus organisés. Le trafic local, qui dépasse le cadre de la consommation personnelle, est de plus en plus important, en ville comme à la campagne, et la culture illégale de la plante, toujours interdite en France quand elle est chargée en THC, se multiplie.

Cave, hangar, local commercial… Les forces de l’ordre découvrent régulièrement ces cultures illégales aux quatre coins de la France, ainsi qu’en Outre-Mer, avec une part prépondérante dans le nord et le sud de la France. Mais comment la culture illégale de cannabis a émergé en France et, surtout, pourquoi dépasse-t-elle le cadre de la consommation personnelle pour alimenter des réseaux parfois bien organisés ?

La culture illégale de cannabis s’impose sur le territoire français

Le Monde dresse la carte des récentes découvertes de la police et de la gendarmerie. Elles sont… stupéfiantes ! Le quotidien cite l’exemple de Maubeuge, dans le Nord, où le 6 décembre dernier, la police découvre une culture illégale de cannabis dans un local commercial détourné en « ferme de culture ». Là, elle y découvre 2000 plants. « Un kilo de résine de cannabis, un kilo d’herbe, 6 260 euros en espèces et une arme de poing de calibre 6,35 mm ont également été saisis », détaille le parquet de Lille.

En octobre, c’est à Montgeron dans l’Essonne qu’une culture illégale prospérait dans le sous-sol d’un immeuble. À Lourdes (Hautes-Pyrénées), une bagarre de rue conduit les forces de l’ordre à « une salle de cannabiculture contenant 18 pieds ». Cet été, la douane découvre une plantation de 83 pieds en Picardie, « gérée par un père de famille ».

De la culture personnelle aux trafics à plus grande échelle

Christian de Rocquigny, directeur adjoint de l’office antistupéfiants, fait le point. « La saisie de ces stupéfiants procède d’une cartographie particulière, avec beaucoup d’opérations dans le Nord, notamment en intérieur, dans le Sud-Est et en Nouvelle-Aquitaine. Les gens se lancent de chez eux et produisent plus que leur consommation personnelle, puis davantage encore que pour leur cercle d’amis. Ils entrent ensuite dans une logique de trafiquants, en concurrence avec des organisations criminelles, notamment des trafiquants locaux déjà établis, qui défendent leur territoire, avec les risques que cela induit. »

100 000 pieds de cannabis auraient ainsi été saisis en 2021. Le matériel et les semences viennent de boutiques ou sites spécialisés et, selon Europol, des cannabiculteurs français feraient appel à des experts néerlandais, recrutés comme « consultants ». Pour l’observatoire français des drogues et tendances addictives, « l’herbe bénéficie aujourd’hui d’une sorte de “label bio”, exprimant l’apparition d’une véritable “culture” du cannabis associée à la notion de territoire et de circuit court ».

À qui est destiné ce cannabis illégal ?

Ce type de culture illégale plaît davantage à un public « plus âgé et mieux inséré socialement ». D’ailleurs le rapport de l’observatoire français des drogues estime que « 7% des fumeurs sont aussi des cannabiculteurs ». Cela devient donc un complément aux produits venant notamment du Maroc, en ce qui concerne la résine de cannabis. Une herbe locale, dont on pense connaître l’origine, qui plait beaucoup en France. Le made in France aussi à la mode dans le cannabis ?

Pour les réseaux criminels, ce mode de culture est également intéressant. Le coût logistique y est largement divisé, comparé à des cargaisons qu’il faut acheminer d’Espagne ou d’ailleurs. Une note des services de police souligne que « la cannabiculture leur permet d’obtenir des gains rapides et considérables. La culture d’environ 1 000 plants peut rapporter en un an un chiffre d’affaires théorique de 1,2 million d’euros pour la vente en gros, et de 2,4 millions d’euros pour la vente au détail. La culture illégale de cannabis en France devient un problème majeur dans la lutte contre les trafics de stupéfiants et un nouvel argument en faveur d’une légalisation encadrée…

 

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