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La légalisation du cannabis est-elle vraiment nécessaire ? [GREENEWZ]

La légalisation du cannabis en France

La légalisation du cannabis est-elle vraiment nécessaire ?

Faut-il prôner la légalisation du cannabis ou l’interdire purement et simplement ? Peut-être qu’aujourd’hui, en France, la question va au-delà. Que quoi qu’il en soit, la politique répressive n’a que trop duré et qu’elle n’a apporté absolument aucune réponse aux problèmes de société qu’engendrent les trafics illégaux. Pour le politologue Clément Viktorovitch, il faut sortir de ce système inefficace et trouver de nouvelles solutions collectives, qui ne passent pas forcément par la légalisation du commerce de produits chargés en THC.

« L’éternel débat sur la légalisation du cannabis »

La question de la légalisation du cannabis se fait de plus en plus pressante en France. Et Clément Viktorovitch, docteur en sciences politiques et chroniqueur notamment sur France Info, fait l’inventaire. « On avait déjà eu un rapport de la Commission consultative des droits de l’homme en 2016 qui recommandait la dépénalisation. On avait eu le rapport de l’Assemblée nationale en 2021 qui défendait la légalisation sous contrôle de l’État. C’est désormais au cours du Conseil économique social et environnemental de prôner une commercialisation encadrée, dans un avis rendu public cette semaine. »

Et le politologue de rappeler la position du gouvernement et notamment de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur : « la cannabis c’est de la drogue et la drogue c’est de la merde ». Une position qualifiée d’assez « rudimentaire » mais « qui en fait est assez conforme à la position traditionnelle de la drogue sur cette question ». Mais le propos « la drogue c’est mal », aujourd’hui, « plus personne n’en disconvient », estime Clément Viktorovitch. « Les risques du cannabis sont parfaitement connus ».

Sortir enfin du tout répressif

Mais alors, pourquoi vouloir la légalisation du cannabis ? « Pour une première raison : on ne parvient pas à l’interdire. La France est le pays d’Europe qui compte, et de très loin, le plus grand nombre de consommateurs de cannabis », explique Clément Viktorovitch. « Et ce, en dépit d’une politique toujours plus sévère, toujours plus répressive. En 20 ans, le nombre d’infractions constatées a été multiplié par trois. »

De plus, « cette politique répressive entraîne des effets pervers. D’un point de vue de la sécurité, elle a échoué à enrayer le trafic. Les tribunaux sont encombrés et une partie des effectifs de police perd son temps. On sait aussi que tant que les moyens vont à la répression, ils ne vont pas à la prévention. Et enfin, ce sont les habitants des quartiers populaires qui subissent de plein fouet une double peine car ils sont les premières cibles des contrôles de police et les premières victimes des trafics de drogue ».

Réponse pragmatique ?

Une vision caricaturale ? Pas vraiment. En tout cas, c’est « le bilan de la répression tel qu’il a été dressé par la commission de l’assemblée nationale et le CESE. Leurs deux rapports amènent à cette conclusion : oui, si on aborde la situation de manière pragmatique, il faut passer à la légalisation du cannabis. Cela permettrait d’assécher naturellement une grande partie du trafic, de contrôler la qualité des produits, de libérer des moyens pour la police et la justice, de faire rentrer des milliards dans les caisses de l’État. »

Dépénalisation ou légalisation du cannabis ?

« Paradoxalement », la légalisation du cannabis « permettrait de lutter contre la consommation puisque les études montrent que lorsqu’on légalise la vente, on lève aussi l’excitation de l’interdit, ce qui a tendance à faire baisser la demande ». Est-il pour autant opportun de militer pour cette vision pragmatique de la légalisation du cannabis ? « On encadre toujours étroitement la vente et la consommation d’alcool et de tabac », la question est donc légitime quant à introduire dans le commerce un nouveau produit stupéfiant.

Cependant, pour le politologue Clément Viktorovitch, « sortir d’une politique répressive qui n’a jamais fonctionné, dépénaliser la consommation, faire de la prévention : il me semble qu’il y a très peu d’arguments pour s’y opposer. Mais légaliser la vente de cannabis, c’est une question sur laquelle il nous appartient, à toutes et à tous, de forger notre propre opinion ». Comment sortir le cannabis du tout répressif, c’est en tout cas la question avec laquelle il faut aujourd’hui traiter, pour dépasser le simple débat d’autoriser ou non le cannabis.

 

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Ils veulent punir plus durement la consommation de cannabis [GREENEWZ]

Faut-il punir plus durement le cannabis ?

Ils veulent punir plus durement la consommation de cannabis

Punir plus durement encore la détention, le trafic et la consommation de cannabis ? La solution pour lutter contre cette économie souterraine et les dégâts qu’elle peut engendrer ? C’est ce que pensent des députés issus du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Emmené par l’élu des Bouches-du-Rhône Lionel Royer-Perreaut, ils proposent de durcir les lois sanctionnant les stupéfiants. Pour cette poignée de députés, c’est par la répression que la guerre anti-drogues se doit d’être menée.

« Comme le soulignaient les députés Éric Poulliat et Robin Reda dans leur rapport Usage de stupéfiants : de la dépénalisation de fait à l’amende forfaitaire (2018) : « Le nombre d’interpellations d’usagers de stupéfiants n’a cessé de croître pour atteindre près de 140 000 interpellations en 2016″, expliquent les députés en préambule de leur proposition de projet de loi.

Punir, l’argument numéro un

Pour ces élus de la majorité présidentielle, il faut donc punir plus durement, du consommateur au trafiquant. La loi du 31 décembre 1970 a théoriquement interdit l’usage de stupéfiants dans notre pays, prévoyant jusqu’à un an de prison et 3 750 euros d’amende pour la consommation de drogues. La population française est pourtant la plus grosse consommatrice de stupéfiants en Europe. Elle compte 1 million de consommateurs quotidien, et 4 à 5 millions occasionnels », écrivent-ils.

« Le premier terreau sur lequel prospèrent les trafics de stupéfiant, c’est évidemment la consommation. Aucune consommation n’est anodine et participe au contraire à la vitalité d’un système lucratif pour les délinquants », jugent ces députés Renaissance. « Les trafics de stupéfiants sont ainsi la cause directe de nombreux règlements de compte, notamment en région parisienne ou dans les cités marseillaises. Les riverains subissent la présence de points de deal et leurs nuisances, à toute heure de la journée et de la nuit. »

« Renforcer la dissuasion et la répression »

La solution pour remédier à ces problèmes de société ? Punir ! « Cette situation ne peut plus durer, et il est temps que les consommateurs de stupéfiants prennent conscience qu’ils participent à une activité mortifère. Pour mener cette lutte sur tous les fronts, il conviendrait ainsi de renforcer la dissuasion et la répression de l’usage de stupéfiants, en complément de l’action proactive de nos forces de police. Cette proposition de loi propose ainsi de durcir les sanctions pour les consommateurs de cannabis et, plus largement, de stupéfiants. »

Malgré l’échec constaté de la politique de guerre contre le cannabis menée depuis des décennies, les députés Renaissance porteurs de cette proposition de projet de loi estiment qu’il convient encore de punir sévèrement pour tenter de réguler les trafics. Pourtant, la tendance mondiale va vers l’assouplissement des lois concernant le cannabis, avec un grand nombre de pays franchissant le pas de la légalisation, à l’image de nos voisins allemands.

Augmenter l’amende forfataire

Pour parvenir à leurs fins, le groupe de députés porteurs de projet émet trois articles visant à punir plus durement la consommation de stupéfiants.

Premièrement, « le rehaussement de l’amende forfaitaire délictuelle pour la consommation de stupéfiants, de 200 à 500€
de sanctionner la consommation de drogues par « une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, ou par le personnel d’une entreprise de transport terrestre, maritime ou aérien, de marchandises ou de voyageurs exerçant des fonctions mettant en cause la sécurité du transport » par 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende ».

Ils veulent également « ouvrir les amendes forfaitaires aux mineurs à partir de 16 ans, en primo-infraction et en récidive » et ajouter des circonstances aggravantes à la consommation de cannabis, comme par exemple la consommation en présence de mineurs.

 

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Le chanvre textile veut revenir sur le devant de la scène [GREENEWZ]

chanvre textile

Le chanvre textile veut revenir sur le devant de la scène

Premier producteur européen de la « plante aux mille vertus », la France veut développer le chanvre textile. La culture de cette plante représente 22 000 hectares, soit 37% des surfaces européennes. Notre pays se classe même au troisième rang mondial pour la culture de chanvre. Une forme de « reconquête », comme l’écrit Ouest-France, alors qu’elle avait quasiment disparu dans les années 1960, après une très longue et importante exploitation les siècles précédents.

Utilisée dans bien des secteurs, la plante veut désormais prendre une part plus importante dans l’industrie textile. « Les surfaces ont été multipliées par trois en dix ans. On s’attend à ce qu’elles doublent d’ici à cinq ans. 50 millions d’euros seront investis dans les prochaines années pour construire de nouvelles chanvrières, augmenter les capacités de production », explique au quotidien du grand ouest Franck Barbier, président de Interchanvre et cultivateur lui-même.

Le chanvre textile largement minoritaire dans nos vêtements

Le chanvre textile apparaît donc comme un débouché à « forte valeur ajoutée » et la plante conquérir d’autres secteurs que ceux du bâtiment ou du bien-être. La « demande croissante de vêtements éthiques » et les enjeux environnementaux poussent le chanvre textile à se développer. « La fibre est travaillée pour la rendre suffisamment fine et de même longueur que le coton. Le résultat, appelé « chanvre cotonisé », permet d’intégrer la filière textile », décrypte Franck Barbier. De plus, « le chanvre a un impact environnemental cinq à huit fois plus faible que le coton. Il n’a besoin d’aucun pesticide ni d’irrigation ».

Mais il va falloir de gros efforts pour s’imposer dans un secteur où le coton et les fibres synthétiques représentent l’immense majorité de la production. Le coton représente 30% des matières utilisés pour concevoir des vêtements, les fibres synthétiques 69%. Pour le chanvre textile, c’est seulement… 0,1%. « Nous sommes à un niveau statistiquement si faible qu’il se situe sous les radars des flux du textile mondial », analyse Damien Durand, de la confédération européenne du lin et du chanvre.

Les grandes marques de plus en plus intéressées

Pourtant, de grandes marques se tournent vers cette plante, comme Levi’s, Zara ou Tommy Hilfiger, qui souhaitent intégrer le chanvre textile à leurs jeans. En France, la marque Le slip français a créé son premier sous-vêtement en chanvre. « Un sous-vêtement 100 % en chanvre, il faut oublier pour la douceur. Nous avons mis au point un fil composé à 30 % de chanvre et 70 % de lyocell. Cela a demandé beaucoup de recherche et développement, car le fil est plus épais. Il a fallu baisser le rythme des machines et tricoter moins vite », analyse Léa Marie, directrice industrielle de la marque.

« Le chanvre est capable de répondre à plusieurs utilisations que l’on ne soupçonnait pas », juge de son côté Franck Barbier. « Nous menons des recherches sur les variétés pour le textile pour obtenir du fil adapté aux chemises par exemple, ou encore pour réduire le coût des process. Le chanvre textile a un grand avenir. » Et les marques commencent à changer leur fusil d’épaule, après des décennies à dénigrer la plante.

« Nous avons rencontré des marques qui ne voulaient pas entendre parler du chanvre, mais cela a changé », explique pour sa part Mathieu Ebbesen-Goudin, fondateur de la coopérative VirgoCoop, à Fashion Network. « C’est un peu comme pour les légumes : on refusait les produits difformes, alors qu’aujourd’hui c’est presque gage de qualité. Le chanvre a encore des enjeux de régularité, des défauts et grosseurs, mais il répond à une attente réelle des consommateurs qui veulent du naturel, de l’authentique. »

Un avenir prometteur ?

La part du chanvre textile dans la production de vêtements devrait donc croître de manière significative dans les années à venir. Mais il faudra se montrer patient, car la plante revient de loin. L’avenir semble tout de même se conjuguer avec le chanvre dans le secteur du textile. « En vingt-cinq ans, je n’ai jamais vu un engouement aussi fort. On est en train de recréer quelque chose qui avait disparu. Tout réapprendre demande du temps. Mais on y vient ! », se réjouit Benoit Savourat, dirigeant de la Chanvrière, dans l’Aube.

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Le consommateur moyen de cannabis en France vieillit ! [GREENEWZ]

En France, le consommateur de cannabis vieillit !

Le consommateur moyen de cannabis en France vieillit !

En France, le consommateur moyen de cannabis prend de la bouteille ! L’OFDT, l’observatoire français des drogues et des tendances addictives, a révélé dans sa dernière étude, publiée en décembre 2022, que le profil de l’usager moyen de cannabis se faisait plus vieillissant. Une vaste enquête, menée auprès de plus de 23 000 adultes âgés de 18 à 24 ans, dresse le portrait robot de l’usager de la version toujours illégale de la plante, chargée donc en THC. Et les résultats sont, comme l’écrit Le Monde, « tout en contrastes » et « parfois à rebours des idées reçues ».

Le consommateur de cannabis est plus vieux qu’auparavant

La première tendance qui se dégage de l’enquête, c’est la « stabilisation des grands indicateurs de consommation ». En effet, celle-ci démontre que 10,6% de la population majeure française a consommé du cannabis dans l’année. Tandis que 47,3%, environ 18 millions de Français, ont déjà expérimenté la plante enivrante au cours de leur vie. Des chiffres qui restent relativement stables par rapport à la précédente étude de l’OFDT.

Mais ce qui ressort surtout de l’enquête, c’est l’âge moyen du consommateur. En effet, ce dernier a tendance à être plus vieux qu’auparavant. Entre 1992 et 2021, l’âge moyen du consommateur de cannabis en France est passé de 25,1 ans à 32,8 ans. Et chez les plus jeunes, notamment les moins de 25 ans, l’usage est en baisse depuis 2017. Il est passé de 53,5% à 48% pour ceux qui expérimentent le cannabis. Et la consommation régulière est passé de 8,4% à 6,3% entre 2017 et 2021.

Au-delà de 35 ans, la consommation augmente

Parallèlement, « les usagers sont de plus en plus nombreux à déclarer une consommation au-delà de 35 ans, plus encore après 45 ans », écrit le quotidien national. En effet, les 45-54 ans, qui déclaraient avoir consommé du cannabis au moins une fois par mois en 2017 représentaient 2,9% des personnes interrogées. En 2021, ce chiffre grimpe à 3,4%. Il en va de même pour les 55-64 ans, avec une consommation dans l’année passée de 1,6% à 2,5%.

Pour Stanislas Spilka, co-auteur de l’étude de l’OFDT, « ces éléments interrogent sur une vision initiale un peu naïve de l’usage du cannabis dans la population. À la fin des années 1990, on croyait qu’au-delà de 25 ans, avec une vie active, en couple, l’usage baisserait. Or, on remarque qu’une partie de ces jeunes usagers de l’époque ont poursuivi – ou repris – leur usage en vieillissant. »

Le consommateur plus âgé fait aussi un usage sans doute moins festif du cannabis. « Cette image-là n’est vraisemblablement pas la même à 40 ans. Il convient d’amorcer une réflexion sur ces usages du “joint du soir” ou au dîner par exemple », ajoutent les auteurs, qui mènent une autre enquête sur les motivations de ces fumeurs plus âgés.

Hommes et femmes, Nord et Sud : des différences

Si, habituellement, l’écart entre hommes et femmes ne varie que très peu dans l’usage des drogues, de 1 à 3%, on remarque dans l’étude de l’OFDT une vraie différence de genre chez le consommateur de cannabis. En effet, 54,9% des hommes ont déjà expérimenté la substance, contre seulement 39,9% de femmes. La consommation dans l’année, elle aussi, montre un usage deux fois plus élevé chez l’homme que chez la femme : 14,2% contre 7,2%.

Géographiquement, les résultats montrent « une forme d’opposition nord-sud », ajoute Le Monde. En Occitanie, par exemple, on compte 55,1% de personnes ayant expérimenté le cannabis, contre seulement 38,8% dans les Hauts-de-France. Même constat avec l’outre-mer. En Guyane, on constate « un niveau d’expérimentation deux fois plus faible que la métropole ». Cependant, ceux qui y consomment du cannabis régulièrement, voire quotidiennement, représentent une part beaucoup plus importante que dans la métropole.

Proximité avec l’Espagne pour le sud de la France, part plus importante de la consommation d’alcool dans le nord peuvent expliquer ces différences chez le consommateur. Mais globalement, avec le recul de la consommation chez les plus jeunes, on peut penser qu’à l’avenir, les chiffres des usagers de cannabis vont baisser avec le vieillissement de ces derniers. « Avec la baisse du tabac dans la population adolescente, il se joue quelque chose », estime Stanislas Spilka. Il sera donc très intéressant d’analyser les données de la consommation dans les années à venir.

 

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L’expérimentation du cannabis médical suit son cours en France [GREENEWZ]

L'expérimentation du cannabis médical en France.

L’expérimentation du cannabis médical suit son cours en France

Depuis mars 2021, l’expérimentation du cannabis médical suit son cours en France. Ouverte à 3000 patients souffrant de pathologies précises, elle a pour but premier d’évaluer la prescription de produits médicamenteux au cannabis, avant de juger de leur efficacité. C’est Nicolas Authier, psychiatre spécialisé en pharmacologie et addictologie, qui pilote cette expérimentation au CHU de Clermont-Ferrand. Ouest-France est allé à sa rencontre pour faire le point sur ce test, mené notamment par l’ANSM, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Une expérimentation qui « se passe bien »

Selon l’expert, l’expérimentation en cours de la prescription de cannabis thérapeutique « se passe bien ». « Plus de 2 400 patients ont été traités dont environ 1 500 toujours inclus » dans le dispositif. « Scientifiquement, le bilan est majoritairement positif. Environ deux tiers des patients sont satisfaits des traitements. Dans certains cas, comme pour les douleurs neuropathiques, jusqu’à 40 % des personnes jugent d’une amélioration « importante » de leur état de santé », juge Nicolas Authier.

Pour Claudia, patiente volontaire qui souffre de « maladies auto-immunes », lui provoquant de vives douleurs, l’amélioration est assez nette quand elle inhale des fleurs de cannabis. Une expérimentation donc positive pour elle, explique-t-elle au quotidien. « Avec le vaporisateur, ça soulage immédiatement au moment de la crise. Pas dix minutes plus tard. » Ce qui change beaucoup de choses dans sa vie. « Je vois des amis, j’ai une vie sociale. Moralement, c’est important. Sinon, on se renferme sur soi-même. Là, je peux aller où je veux quand je veux. Pour moi, le cannabis a vraiment un effet positif. »

Pas de miracle, mais des effets globalement positifs

L’expérimentation permet, au-delà du système de prescription, de voir les effets de ces médicaments au cannabis sur les patients. « Nous n’avons pas identifié de cas de dépendance aux médicaments, comme nous aurions pu le redouter », se réjouit Nicolas Authier. Ce dernier précise qu’il ne s’agit néanmoins pas d’un « essai clinique ». « Nous avons restreint les tests à cinq grandes indications (épilepsies sévères et pharmacorésistantes, cancers, douleurs neuropathiques, soins palliatifs, spasticités douloureuses des pathologies du système nerveux central). »

Claudia, elle, a remarqué « peut-être des petits vertiges ». Quant au risque d’addiction, plutôt écarté par les spécialistes après des mois d’expérimentation, elle « ne se pose pas la question. Quand on souffre, on veut juste avoir moins mal. Le plus important, c’est le soulagement. » Cependant, « des patients ont quitté l’expérimentation, car les médicaments étaient inefficaces ou à cause d’effets indésirables (somnolence, anxiété, troubles digestifs…) », précise le spécialiste. Mais, « cela arrive avec tous les médicaments. Ce n’est pas spécifique au cannabis ».

D’autres problèmes soulevés par l’expérimentation

Reste l’objectif premier de l’expérimentation : voir si le système de prescription fonctionne. « La principale problématique : c’est le relais de prescription auprès des médecins généralistes – en grande partie liée aux contraintes de l’expérimentation elle-même – qui leur demande d’effectuer une formation, le plus souvent, pour traiter un seul patient. Ce frein sera rapidement levé si les médicaments reçoivent une AMM (autorisation de mise sur le marché) à l’issue du processus. »

« L’objectif principal de déterminer les conditions d’accès à ces médicaments est validé. Désormais, il faut travailler le réglementaire. En décembre dernier, la Direction générale de la santé (DGS) a mis en place un groupe de travail. Pour préciser le statut que pourraient recevoir les médicaments à base de cannabis et leur modalité de remboursement par la Sécurité sociale », ajoute Nicolas Authier.

La France n’est pas prête à produire ses médicaments

À l’issue de l’expérimentation, la France pourra-t-elle produire ses propres médicaments à base de cannabis ? « Pour l’instant, non, regrette l’expert. L’ensemble des médicaments testés dans le cadre de l’expérimentation proviennent de l’étranger. Cependant, nous avons tout intérêt à développer une filière qui nous permette d’être autonomes. »

Il faudra donc encore se montrer patient du côté des malades. « Si tout se passe bien, les travaux seront bouclés avant l’été. La légalisation pourrait ensuite être débattue au Parlement, dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale », explique Nicolas Authier. Un lent mais nécessaire processus, dont les patients espèrent une accélération rapide, afin de parer à l’inefficacité de certains médicaments plus traditionnels.

 

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L’immense majorité du CBD vendu en France provient de l’étranger [GREENEWZ]

L'immense majorité du CBD vendu en France vient de l'étranger.

L’immense majorité du CBD vendu en France provient de l’étranger

Sur le territoire français, l’immense majorité du CBD vendu en boutique provient de l’étranger, notamment de pays voisins. Mais depuis l’annulation pure et dure de l’arrêté de décembre 2021, qui interdisait notamment la vente de fleurs de CBD, les producteurs et vendeurs de produits au cannabidiol voient l’avenir s’éclaircir. Ils espèrent désormais une véritable réglementation du secteur, afin de pouvoir cultiver et vendre au sein d’un cadre légal fort, et développer une vraie filière française pour le chanvre bien-être, en s’éloignant notamment des productions étrangères.

La filière voit l’avenir plus vert

Ouest-France a rencontré une famille productrice de CBD dans le Calvados (14), qui se bat pour contrer la main-mise étrangère, car l’immense majorité sur CBD acheté en France est étrangère. Trois frères, les Piéplu, font pousser et transforment leur cannabis légal. « Le CBD ou cannabidiol est un cannabinoïde, une substance naturelle présente dans le cannabis. Contrairement au tétrahydrocannabinol (THC), lui aussi présent dans la plante, le CBD n’a pas de propriétés psychotropes. On lui confère des vertus relaxantes. Tous les plants que nous cultivons sont issus de variétés avec peu de THC, moins de 0,3 %, mais riches en CBD », explique Megan, au milieu de sa ferme de 8000 m2 de surface cultivée.

Son frère Brian, reconnait que « l’interdiction, fin 2021, avait été un véritable coup dur pour la filière » qui doit donc se fournir, pour son immense majorité, à l’étranger. En tant que producteurs, nous avons moins subi le contrecoup de cette annonce. L’arrêté ne suspendait pas la culture de fleurs, seulement la vente. Pour les boutiques, en revanche, il y a eu de nombreuses fermetures. Des revendeurs n’ont pas renouvelé leur stock. D’autres ne se sont pas lancés. On a perdu du temps… » Mais depuis décembre 2022, les choses ont changé.

L’immense majorité du CBD vendu sur le territoire n’est pas français

En annulant l’arrêté de 2021, le Conseil d’État vient de donner un grand coup de pouce à la filière. L’immense majorité de notre CBD vient de Suisse, d’Italie ou d’autres pays voisins de la France. Et il est temps que cela change. « À long terme, l’objectif est de pouvoir concurrencer les filières italiennes ou suisses. En augmentant nos capacités de production, pour proposer des fleurs de chanvre avec un prix au kilo plus compétitif, mais aussi des produits plus qualitatifs », explique de troisième frère Piéplu, Joss, au quotidien du Grand Ouest.

« Actuellement, 95 % des produits à base de CBD proposés en boutique proviennent de l’étranger », estime Jouany Chatoux, « producteur de fleur de chanvre dans la Creuse, et porte-parole de l’Association française des producteurs de cannabinoïdes (AFPC) », précise Ouest-France.

Mais en janvier 2023, « les commandes sont reparties à la hausse. Le téléphone n’arrête pas de sonner », se réjouissent les trois producteurs. Cependant, « la filière française n’est pas en mesure de s’aligner sur l’Italie ou la Suisse. La lecture des normes européennes y est différente. Elles produisent des fleurs avec un taux de THC plus élevé. Pour les commercialiser en France, ou le taux légal est de 0,3 %, elles sont « lavées » avec des solvants ou du CO2 supercritique (gaz permettant l’extraction de certaines molécules). Ce ne sont pas des productions locales saines ».

Vers un terroir français du cannabis ?

Avec une immense majorité du CBD vendu provenant de nos voisins vient également un regard toujours très critique en France vis-à-vis du cannabis. « Il faut sortir le cannabis de l’univers de la drogue et ses fantasmes. Dès qu’on en parle, c’est : « cannabis = Bob Marley = défonce ». Évitons la caricature, pour un vrai débat de société. Sur le cannabis à usage thérapeutique, comme le récréatif », demande Megan Piéplu.

La fratrie est parallèlement favorable à une légalisation du cannabis récréatif en France. « Oui, bien sûr. Ne soyons pas hypocrites. Les Français sont les plus gros consommateurs européens de cannabis. Il faut qu’on avance sur cette question. Pour construire des véritables filières. Avec une traçabilité. Comme pour le vin ou le fromage. » Un véritable terroir français du cannabis, en somme, espéré par ces producteurs, qui estiment, « l’année prochaine, encore doubler [leur] chiffre d’affaires ».

 

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La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France [GREENEWZ]

La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France.

La culture illégale de cannabis gagne du terrain en France

En France, la culture illégale de cannabis est en train de devenir un sport national. Les cannabiculteurs amateurs sont de plus en plus nombreux, alimentant un réseau proche pour les moins téméraires, ou des réseaux criminels pour les plus organisés. Le trafic local, qui dépasse le cadre de la consommation personnelle, est de plus en plus important, en ville comme à la campagne, et la culture illégale de la plante, toujours interdite en France quand elle est chargée en THC, se multiplie.

Cave, hangar, local commercial… Les forces de l’ordre découvrent régulièrement ces cultures illégales aux quatre coins de la France, ainsi qu’en Outre-Mer, avec une part prépondérante dans le nord et le sud de la France. Mais comment la culture illégale de cannabis a émergé en France et, surtout, pourquoi dépasse-t-elle le cadre de la consommation personnelle pour alimenter des réseaux parfois bien organisés ?

La culture illégale de cannabis s’impose sur le territoire français

Le Monde dresse la carte des récentes découvertes de la police et de la gendarmerie. Elles sont… stupéfiantes ! Le quotidien cite l’exemple de Maubeuge, dans le Nord, où le 6 décembre dernier, la police découvre une culture illégale de cannabis dans un local commercial détourné en « ferme de culture ». Là, elle y découvre 2000 plants. « Un kilo de résine de cannabis, un kilo d’herbe, 6 260 euros en espèces et une arme de poing de calibre 6,35 mm ont également été saisis », détaille le parquet de Lille.

En octobre, c’est à Montgeron dans l’Essonne qu’une culture illégale prospérait dans le sous-sol d’un immeuble. À Lourdes (Hautes-Pyrénées), une bagarre de rue conduit les forces de l’ordre à « une salle de cannabiculture contenant 18 pieds ». Cet été, la douane découvre une plantation de 83 pieds en Picardie, « gérée par un père de famille ».

De la culture personnelle aux trafics à plus grande échelle

Christian de Rocquigny, directeur adjoint de l’office antistupéfiants, fait le point. « La saisie de ces stupéfiants procède d’une cartographie particulière, avec beaucoup d’opérations dans le Nord, notamment en intérieur, dans le Sud-Est et en Nouvelle-Aquitaine. Les gens se lancent de chez eux et produisent plus que leur consommation personnelle, puis davantage encore que pour leur cercle d’amis. Ils entrent ensuite dans une logique de trafiquants, en concurrence avec des organisations criminelles, notamment des trafiquants locaux déjà établis, qui défendent leur territoire, avec les risques que cela induit. »

100 000 pieds de cannabis auraient ainsi été saisis en 2021. Le matériel et les semences viennent de boutiques ou sites spécialisés et, selon Europol, des cannabiculteurs français feraient appel à des experts néerlandais, recrutés comme « consultants ». Pour l’observatoire français des drogues et tendances addictives, « l’herbe bénéficie aujourd’hui d’une sorte de “label bio”, exprimant l’apparition d’une véritable “culture” du cannabis associée à la notion de territoire et de circuit court ».

À qui est destiné ce cannabis illégal ?

Ce type de culture illégale plaît davantage à un public « plus âgé et mieux inséré socialement ». D’ailleurs le rapport de l’observatoire français des drogues estime que « 7% des fumeurs sont aussi des cannabiculteurs ». Cela devient donc un complément aux produits venant notamment du Maroc, en ce qui concerne la résine de cannabis. Une herbe locale, dont on pense connaître l’origine, qui plait beaucoup en France. Le made in France aussi à la mode dans le cannabis ?

Pour les réseaux criminels, ce mode de culture est également intéressant. Le coût logistique y est largement divisé, comparé à des cargaisons qu’il faut acheminer d’Espagne ou d’ailleurs. Une note des services de police souligne que « la cannabiculture leur permet d’obtenir des gains rapides et considérables. La culture d’environ 1 000 plants peut rapporter en un an un chiffre d’affaires théorique de 1,2 million d’euros pour la vente en gros, et de 2,4 millions d’euros pour la vente au détail. La culture illégale de cannabis en France devient un problème majeur dans la lutte contre les trafics de stupéfiants et un nouvel argument en faveur d’une légalisation encadrée…

 

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Les vendeurs de CBD soulagés après la décision du Conseil d’État [GREENEWZ]

Les vendeurs de CBD soulagés

Les vendeurs de CBD soulagés après la décision du Conseil d’État

Chez les vendeurs de CBD, propriétaires de boutiques et producteurs de chanvre bien-être, le mot qui prime en ce début d’année 2023 est « soulagement ». La raison, c’est la décision du Conseil d’État, le 29 décembre, d’annuler purement et simplement l’arrêté interministériel du 30 décembre 2021, interdisant notamment la vente de fleurs de CBD. Suspendu trois semaines après sa publication, cet arrêté attendait une décision définitive de la plus haute juridiction française.

Un doute enfin levé

Il persistait donc un doute pour les vendeurs de CBD. Le principe de précaution a été appliqué par de nombreux distributeurs, pas vraiment certains que leur business ne soit pas définitivement interdit, ou qu’ils puissent éviter d’éventuelles poursuites judiciaires. De nombreux commerçants hésitaient à faire du stock et fonctionnaient à flux tendu. Il fallait donc que le Conseil d’État entérine sa décision. Et c’est désormais chose faite.

« On se doutait que ça allait se concrétiser, mais c’est mieux maintenant que c’est officiel », se réjouit Thomas, gérant de boutique à Carcassonne, cité par La Dépêche. Le CBD n’est pas considéré comme stupéfiant et le Conseil d’État a bien fait la différence avec la molécule cousine interdite, le THC. « On va arrêter d’entretenir une confusion entre les stupéfiants et les produits que je vends. On vend du bien-être, on n’est pas un point de deal, on ne vient pas se défoncer ici », appuie Thomas.

Les vendeurs de CBD rassurés se projettent

Maintenant que l’arrêté est définitivement annulé, les vendeurs de CBD peuvent espérer des jours meilleurs. Le tout ouvre de belles perspectives. « On peut ainsi penser à l’arrivée rapide d’une législation sur les produits. On peut aussi espérer un commerce en circuit court avec des producteurs locaux. Le tout dans un cadre légal », explique Sylvain, gérant à Poitiers, au groupe Centre Presse. Un marché du cannabidiol mieux encadré, c’est ce que demandent depuis longtemps les vendeurs de CBD.

Cela permet aussi d’obtenir la confiance des banques, comme le déclare Benoît, lui aussi commerçant à Carcassonne : « Un petit peu partout en Europe les législations évoluent, on s’y attendait un peu. Ça va encourager les banques à davantage nous suivre et nous soutenir, car aucune banque ne veut prendre le risque de s’engager avec une boutique de CBD. » C’est donc probablement un peu plus de sécurité qui attend maintenant les vendeurs de CBD.

Un peu plus de sérénité pour les vendeurs de CBD

Ces derniers ne masquent d’ailleurs pas leur soulagement. « Il y a un an, jour pour jour, je me demandais comment j’allais me reconvertir. Aujourd’hui, je me demande sur quel projet je vais pouvoir investir », se réjouit Morgan, fondateur d’une enseigne de cannabidiol, au Progrès. « Sur le plan personnel, il y a une famille derrière ce commerce. La nouvelle nous ouvre des perspectives », confirme, lui aussi soulagé, Sylvain de Poitiers.

Ces difficultés auront au moins permis aux commerçants d’avancer prudemment dans le marché du CBD. Ils savent que leur affaire n’est pas encore tout à fait sécurisée, même si cette décision est un important pas en avant. Cependant, pour la première fois depuis l’arrivée du cannabidiol en France, ils peuvent espérer voir se développer un secteur organisé et réglementé, de la production à la vente.

Une victoire aussi pour les producteurs français

Il en va de même pour les agriculteurs, qui peuvent voir dans cette décision l’assurance de pouvoir écouler leur production. Car avec l’annulation de l’arrêté, d’autres barrières sautent. « Nous nous réjouissons qu’il ait également prononcé l’annulation de l’article prévoyant l’obligation d’un contrat écrit entre producteur et acheteur avant la campagne de production, au motif d’une discrimination à rebours contraire au principe d’égalité, qui pénalisait les cannabiculteurs français », écrit pour sa part l’UPCBD (Union des professionnels du CBD), qui n’oublie pas qu’au-delà des vendeurs de CBD, il y a aussi tout un secteur qui se retrouve positivement impacté.

 

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Le dépistage du cannabis au volant va-t-il devoir évoluer ? [GREENEWZ]

Dépistage au cannabis lors d'un contrôle de police.

Le dépistage du cannabis au volant va-t-il devoir évoluer ?

Le dépistage du cannabis au volant pourrait changer de forme. En effet, depuis l’apparition du CBD dans nos vies, nombreux sont les automobilistes qui se sont vus retirer leur permis de conduire en raison d’un test positif au THC. Cependant, certains n’avaient consommé que des produits au cannabidiol, molécule non-psychotrope de la plante. De longues procédures suivent alors pour pouvoir prouver sa bonne foi, avec en attendant un important préjudice avec la suspension du droit de conduire.

Depuis 2016, les forces de l’ordre ont le droit, lors d’un contrôle routier, de soumettre le conducteur ou la conductrice à un dépistage anti-drogues. « Il s’agit d’un dispositif qui permet de récolter un peu de salive dans la bouche du conducteur. Le prélèvement est ensuite enclenché dans un petit appareil, qui recherche la présence des quatre grandes familles de stupéfiants : la cocaïne, les opiacés, les amphétamines et le cannabis », explique le docteur Gaulier, toxicologue au CHU de Lille, à France Info.

Les tests salivaires dans le collimateur

Depuis l’arrivée du CBD, un problème se pose. Les produits au cannabidiol peuvent en effet contenir des traces résiduelles de THC, qui est autorisé dans les produits vendus en-dessous d’un taux de 0,3%. Ces très faibles traces de la molécule psychoactive du cannabis peuvent néanmoins entraîner lors des dépistages un « faux positif » au THC, un peu de la même façon que les auto-test au Covid-19, car le test ne permet que de prouver la présence de THC, pas son taux. Avec un dépistage positif, c’est une suspension de permis immédiate avant de longs mois de procédure.

« À partir du moment où on est capable d’identifier formellement la présence de THC dans le prélèvement, l’infraction est constituée, indépendamment de sa concentration », rappelle le docteur Gaulier. Et les sollicitations d’automobilistes se comptent par « dizaines », reconnait l’avocat Antoine Régley. « Je les invite à produire des factures prouvant qu’ils ont acheté du CBD, à ne pas renoncer à leur droit à effectuer une contre-expertise. Ils peuvent également faire ensuite des analyses d’urine en laboratoire. Si leur test ne détecte pas de THC dans leur organisme 48 heures après celui fait par la police, cela peut accréditer leur position auprès du juge. »

Une décision du Conseil d’État qui change tout ?

Cependant, la décision du Conseil d’État d’annuler l’arrêté interministériel de décembre 2021 pourrait entraîner un changement dans les tests salivaires. En effet, la haute juridiction a notamment répondu à l’argument des problèmes de différenciation de fleurs chargées en THC ou en CBD lors des contrôles. Mais le Conseil d’État est clair. Il « a relevé que le taux de THC des fleurs et de feuilles pouvait être contrôlé au moyen de tests rapides et peu coûteux permettant d’identifier les variétés présentant des propriétés stupéfiantes ».

Alors, faudra-t-il rapidement changer la méthode dépistage ? « Avec les modes de prélèvement actuels, nous sommes incapables de connaître la quantité de salive présente dans l’écouvillon que nous transmettent les forces de l’ordre, commente le docteur Gaulier. On pourrait dans l’absolu évaluer une concentration de THC ou de CBD mais, sans connaître le volume dans lequel elle a été mesurée, cette concentration ne signifierait rien. »

Vers une nouvelle méthode de dépistage

En Europe, certains pays adoptent déjà des méthodes de dépistage plus précises. La Belgique et l’Allemagne ont équipé leurs polices de tests permettant de récolter une quantité de salive précise et de la conserver pour que les laboratoires émettent des analyses formelles quant aux taux de THC et/ou de CBD. Des tests qui « coûtent entre 3 et 5 euros l’unité, alors que ceux actuellement utilisés valent environ 4 centimes », fait remarquer Jean-Michel Gaulier.

En Suisse, la police utilise des tests rapides et peu coûteux, qui permettent de déterminer la présence de THC dans un produit s’il dépasse un taux limite d’environ 1%. Si le ministère de l’Intérieur français ne communique pas sur la question, le spécialiste du CHU de Lille fait une confidence : « Les autorités sont en train de mettre en œuvre les modalités de changement du dispositif de recueil salivaire utilisé par la police. » Une bonne nouvelle pour les automobilistes consommateurs de CBD.

 

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Le Conseil d’État annule l’interdiction de vente de fleurs de CBD [GREENEWZ]

Le Conseil d'État annule l'interdiction de vente de fleurs de CBD.

Le Conseil d’État annule l’interdiction de vente de fleurs de CBD

Le Conseil d’État a enfin livré son verdict définitif sur l’arrêté ministériel du 30 décembre 2021, qui interdisait notamment la vente de fleurs de CBD en France. Déjà suspendue dans le courant du mois de janvier 2022, cette décision du ministère de l’Intérieur a été définitivement annulée par le Conseil d’État. Celui-ci l’a jugée « disproportionnée ». Un camouflet pour le gouvernement et un soulagement pour les acteurs du secteur du cannabidiol. Et une excellente nouvelle pour commencer l’année 2023.

Le Conseil d’État rend une décision définitive

Petit rappel des faits. Le 30 décembre 2021, le gouvernement autorisait la vente de produits au CBD en fixant une nouvelle limite de teneur en THC inférieure à 0,3%. Un taux rehaussé de 0,1% pour se conformer aux décisions européennes. Mais, parallèlement, l’arrêté interministériel interdisait la vente de fleurs et de feuilles de CBD, malgré ce très faible dosage en THC. Alors que 60 à 70% du chiffre du marché reposent sur ces produits, le secteur craignait une rapide descente aux enfers.

Saisi par des professionnels de la filière, le Conseil d’État était rapidement amené à se prononcer sur cet élément de l’arrêté, et le suspendait courant janvier 2022, au grand soulagement de tous les acteurs du secteurs. Cependant, il restait encore à la haute juridiction de se prononcer définitivement sur l’arrêté. Jeudi 29 décembre, quasiment un an jour pour jour après la décision soudaine du gouvernement, le Conseil d’État l’annulait définitivement.

Une interdiction des fleurs de CBD « disproportionnée »

Au final, le Conseil d’État a jugé « disproportionnée l’interdiction générale et absolue de commercialisation à l’état brut des feuilles et fleurs de cannabis à faible teneur de THC, c’est-à-dire sans propriétés stupéfiantes. Il annule en conséquence cette interdiction fixée par l’arrêté du 30 décembre 2021 ».

« Il conclut des éléments scientifiques produits dans le cadre de l’instruction que la consommation des feuilles et fleurs de variétés de cannabis présentant un taux de THC inférieur à 0,3 % ne crée pas de risques pour la santé publique justifiant une mesure d’interdiction générale et absolue de leur commercialisation », ajoute le Conseil d’État pour motiver sa décision. Le point concernant la santé publique était le principal argument avancé pour motiver la décision d’interdiction des fleurs de CBD.

Le Conseil d’État établit l’existence d’un cannabis non-psychotrope

Plus intéressant encore, le Conseil d’État établit désormais clairement et noir sur blanc l’existence d’un cannabis non-psychotrope, quand sa teneur en THC est faible.  « Les données scientifiques avancées par les parties ont montré que le CBD a des propriétés décontractantes et relaxantes et des effets anticonvulsivants, mais n’a pas d’effet psychotrope et ne provoque pas de dépendance, à la différence du THC. Il existe ainsi des variétés de cannabis, celles qui ont un faible taux de THC, qui ne peuvent pas être considérés comme des produits stupéfiants », explique la haute juridiction.

« L’instruction menée au fond par le Conseil d’État a établi que la teneur en CBD et en THC varie très fortement entre les différentes variétés de cannabis. Ces deux substances, le CBD et le THC, sont les principaux cannabinoïdes végétaux essentiellement concentrés dans les fleurs et les feuilles de cannabis, mais leurs effets sont très différents. »

Les forces de l’ordre ont la possibilité de différencier THC et CBD

Autre argument avancé, celui de la difficulté voire de l’impossibilité pour les forces de l’ordre de faire la différence entre des fleurs de cannabis chargées en CBD ou en THC. « Le ministre des solidarités et de la santé faisait valoir devant le Conseil d’État que la circulation des fleurs et feuilles de variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes, par leur ressemblance avec les fleurs et feuilles issues de variétés de cette plante présentant des propriétés stupéfiantes, compromettrait l’efficacité de la politique de lutte contre les stupéfiants. »

Là encore, le Conseil d’État reprend le gouvernement. « Le Conseil d’État a relevé que le taux de THC des fleurs et de feuilles pouvait être contrôlé au moyen de tests rapides et peu coûteux permettant d’identifier les variétés présentant des propriétés stupéfiantes. » Il ajoute : « Le Conseil d’État estime donc que l’efficacité de la politique de lutte contre les stupéfiants ne peut justifier l’interdiction de commercialisation, à l’état brut, de fleurs et feuilles de cannabis avec un taux de THC inférieur à 0,3 %. » Concluant ainsi une nouvelle bataille judiciaire remportée par le CBD en France.

 

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L’Académie de médecine étudie les effets secondaires du CBD [GREENEWZ]

L'académie de médecine se penche sur le CBD

L’Académie de médecine étudie les effets secondaires du CBD

L’Académie nationale de médecine se penche sur le cannabis, alors que la France est pleine expérimentation de sa version thérapeutique auprès de 3000 patients, afin notamment d’organiser la production, la distribution et la prescription de produits médicamenteux issus du chanvre. Mais l’Académie s’intéresse également au CBD, qui s’est imposé en France depuis maintenant plus de deux ans, à l’heure où le Conseil d’État doit se prononcer sur les suites de l’arrêté suspendu, qui interdisait initialement la vente de fleurs de CBD. Alors que la réglementation reste très floue au sujet des produits au cannabidiol, l’Académie de médecine a pris les devants, en faisant le point sur les potentiels effets secondaires du CBD.

L’Académie de médecine alerte les consommateurs

Ainsi, dans un communiqué publié le 8 décembre 2022, l’Académie nationale de médecine indique les précautions à prendre quant à la consommation de CBD. Si elle ne remarque pas d’effets secondaires graves, elle appelle néanmoins à la prudence, notamment au sujet des taux de THC dans les produits au cannabidiol, mais aussi sur les dosages importants qui peuvent entraîner des problèmes quand le CBD est associé à d’autres traitements médicamenteux.

Dosages élevés et interactions avec d’autres médicaments

« Le CBD peut induire des effets indésirables (troubles digestifs, toxicité hépatique, somnolence, fatigue), dont la fréquence augmente avec la dose par prise et la dose quotidienne », explique l’Académie de médecine. « Il existe aussi un risque d’interaction avec de nombreux médicaments, d’autant plus élevé que la dose de CBD consommée est élevée. Une augmentation des concentrations sanguines de certains de ces médicaments, donc de leurs effets indésirables, peut en résulter. »

L’institution propose donc que « les usagers soient informés sur la dose en milligrammes de CBD consommée par prise, et que, si elle dépasse 50 mg/jour, cette prise soit précédée, en cas de traitement médicamenteux en cours, par la recherche préalable, avec un professionnel de santé (médecin, pharmacien), de possibles interactions médicamenteuses, et ne conduise pas à un arrêt du traitement médicamenteux ».

Prudence pour les automobilistes…

Si le cannabidiol ne provoque aucun effet psychotropes, il contient souvent des traces de THC. L’Europe autorise jusqu’à 0,3% de THC dans les produits finis, quand certains pays ont rehaussé ce taux à 1%. « Le CBD n’étant pas une substance classée parmi les stupéfiants, son usage associé à la conduite d’un véhicule n’est pas interdit. Toutefois, les produits contenant du CBD contiennent toujours du THC, mais en quantité variable, ce dont le consommateur n’est pas forcément clairement informé », fait remarquer l’Académie de médecine.

« Selon la concentration en THC, la quantité et la fréquence d’usage du produit contenant du CBD, il est donc possible que le prélèvement d’un utilisateur de CBD soit testé positif pour le THC, lors du sport ou dans le cadre de la sécurité routière. » Des cas qui se multiplient, et qui entraînent des poursuites et de longues procédures judiciaires, avec souvent une suspension du permis le temps que la justice s’occupe du dossier.

…Et pour les sportifs

Il en va de même pour les sportifs. « Dans le sport, les bénéfices du CBD, notamment lors des phases de récupération, ne sont pas bien établis, et il ne faut pas méconnaître ses effets indésirables potentiels tels qu’une baisse de la vigilance ou des troubles digestifs, qui peuvent s’avérer incompatibles avec des performances sportives. Le CBD ne fait pas partie des substances dopantes. Néanmoins, son usage associé à des pratiques sportives peut conduire, comme déjà évoqué, à un test positif pour le THC. »

Les recommandations de l’Académie de médecine

Au-delà des préconisations concernant le dosage des produits et la consultation de corps médical en cas de prise élevée ou d’association avec d’autres traitements médicamenteux, l’Académie de médecine fait trois autres propositions. Elle souhaite « que les informations sur les emballages des produits non pharmaceutiques contenant du CBD soient améliorées : risque d’interactions médicamenteuses ; procédure pour déclarer un effet indésirable ; risques associés à la conduite automobile ; risque de test positif au THC dans le cadre de la sécurité routière ou du sport ».

Mais également que « compte tenu de la diversité des produits contenant du CBD, la réglementation et les conditions d’accès à ces produits soient harmonisées, afin que les usagers disposent d’une information, voire d’un accompagnement adapté, en cas d’usage de ces produits ». Enfin, elle estime qu’il est nécessaire « que des travaux de recherche explorent l’hypothèse que la consommation de CBD fumé puisse constituer une incitation comportementale à l’usage de la cigarette (de tabac ou de cannabis) », notamment pour les personnes consommant du CBD pour s’affranchir du cannabis chargé en THC.

 

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L’UPCBD se bat pour une fleur de CBD française et réglementée [GREENEWZ]

L'UPCBD défend la filière française

L’UPCBD se bat pour une fleur de CBD française et réglementée

Parmi les mouvements pro-chanvre en France, l’UPCBD fait partie de ceux qui défendent avec ferveur la filière CBD. L’Union des professionnels du CBD n’a peut-être qu’un an d’existence, mais on doit notamment aux deux avocats à sa tête, Xavier Pizarro et Charles Morel, la suspension de l’arrêté de décembre 2021 interdisant la vente de fleurs de cannabidiol. Le premier s’était déjà fait un nom dans la filière en étant impliqué dans l’affaire Kanavape, dont la décision a permis au secteur de se développer en France.

Mais qui compose l’UPCBD ? « Nous nous adressons à tous les professionnels, nos adhérents sont très majoritairement des boutiques spécialisées, physiques ou digitales, indépendants ou franchisés. Nous comptons des franchiseurs , des grossistes, des laboratoires d’analyse, quelques producteurs », explique à Zeweed Charles Morel. Avec un objectif principal : « La défense des intérêts de la filière du CBD. »

L’UPCBD contre l’arrêté de décembre 2021

L’UPCBD a déjà un important fait d’armes à son palmarès : la suspension de l’arrêté ministériel de décembre 2021 interdisant la vente de fleur de CBD. « L’UPCBD a fait le choix de saisir le Conseil d’État le 1er janvier sur la base d’un référé liberté, ce qui était un choix risqué mais à notre sens indispensable », relate l’avocat Charles Morel. « Face à cette situation intenable, profondément anxiogène, Il y avait urgence, il fallait que le Conseil d’État se décide vite. »

« Du jour au lendemain, ils sont passés d’un statut de commerçant à celui de trafiquant, avec des marchandises qualifiées de stupéfiants, quel que soit le taux de THC présent, et des produits impossibles à vendre aux consommateurs ou à restituer aux fournisseurs. Une vraie perte sèche, sans la moindre indemnisation ni délai de mise en œuvre. On a vu la brutalité avec laquelle le gouvernement a agi la veille du Réveillon », regrette Charles Morel.

L’UPCBD vigilante face aux décisions de l’État

Cette suspension obtenues par les avocats de l’UPCBD n’est qu’un première étape, même s’ils pensent voir cette décision entérinée. « Il s’agit d’une suspension mais avec bon espoir de l’emporter au fond, auquel cas ce qui n’était que provisoire deviendra définitif. » Ce que l’UPCBD veut avant tout, c’est la reconnaissance de la légalité de la fleur. Mais il y a d’autres menaces qui pèsent sur la filière telle qu’elle est constituée aujourd’hui. Notamment la question de la qualification thérapeutique. »

« Nous avons vu avec l’arrêté du 30 décembre 2021 que l’État était prêt à liquider la filière du jour au lendemain, cela nous contraint à une grande vigilance. Nous sommes confiants sur le sens de la décision que rendra le Conseil d’État, mais toujours attentifs aux autres tentatives de déstabilisation », déclare avec prudence Charles Morel.

L’espoir de voir une vraie filière française du CBD émerger

Alors dans cette optique conflictuelle, quels espoirs pour la filière ? « Emmanuel Macron avait l’air assez libéral sur le sujet en 2017 et finalement, les circonstances politiques ont fait dévier le centre de gravité de sa politique vers la droite, avec la nomination de gens plutôt réfractaires à une vision libérale. Nous faisons face pour l’instant de la part de l’Etat à un mélange de démagogie et de méconnaissance du sujet. »

« La légalisation du cannabis récréatif en Allemagne n’a pas encore eu lieu, mais elle peut créer une énergie, une dynamique qui peut se diffuser en France. Quelle conclusion en tirera Emmanuel Macron ? » Notamment en voyant de nombreux pays européens franchir petit à petit le pas. « Quel que soit le gouvernement, Il n’y a aucune raison d’appliquer à un produit non-stupéfiant une prohibition qui a échoué sur les stupéfiants. »

L’objectif final, pour l’UPCBD, est de créer une filière solide et réglementée pour le CBD français. « Nous voulons une fleur naturelle et française. C’est le deuxième volet de la règlementation que nous proposons : mettre en place des mécanismes sécurisant et consolidant la filière agricole française des cannabiculteurs, leur permettre d’investir et d’obtenir des revenus stables correspondant à la valeur de leur travail. »

 

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À Coutances, le cannabis médical force les portes du tribunal [GREENEWZ]

Coutances tribunal cannabis

À Coutances, le cannabis médical force les portes du tribunal

En Normandie, à Coutances, se déroule un procès un peu particulier. Celui d’un homme de 51 ans, nommé Philippe, poursuivi pour « usage, importation, détention, transport de cannabis ». Mais cette affaire est bien différente des habituels procès liés aux stupéfiants et notamment au cannabis. En effet, Philippe est surtout poursuivi pour avoir conçu « des gélules et des huiles à base de la plante pour un usage médical », écrit Libération. On lui reproche également, donc, « l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et la distribution de médicaments non autorisés ». Déjà condamné plus jeune pour usage et possession de cannabis, Philippe, à Coutances, risque 20 ans de prison.

À Coutances, une affaire un peu particulière

Le procès qui se tient à Coutances est assez hors du commun. Et pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut retracer la vie de Philippe. Au tribunal « sous son faible poids, ses jambes tremblent », relate le quotidien. Car Philippe est atteint de fibromyalgie, une maladie diagnostiquée en 1979. Pire, depuis 20 ans, il sait que son sang est infecté, « après avoir été trop longtemps exposé au styrène, un liquide chimique toxique ». Depuis des années, il se soigne donc au cannabis.

Devant le tribunal de Coutances, Philippe explique son parcours. Il découvre les bienfaits thérapeutiques du cannabis à 18 ans, lors d’un voyage à Amsterdam et d’une rencontre avec un homme atteint de sclérose en plaques. L’automédication fait donc son bonhomme de chemin dans la tête du Normand, et ses parents l’autorisent à cultiver quelques plants à domicile. « C’était soit l’autoculture, soit je le laissais aller dans les cités, acheter et fumer de la merde », explique sa mère, 79 ans. « Son père s’est assuré qu’il fasse pousser à la maison, sans rien ajouter dedans, et bien suivre ce qu’il consommait ».

Une famille brisée par la maladie

Le temps passe et Philippe se perfectionne. Il développe un certain savoir-faire, s’équipe, et créer des gélules de 0,4 mg, contenant en moyenne 0,1 mg de THC, ainsi que des huiles destinées à « aider aussi des proches, des amis, des gens qui souffrent ». Car la vie de famille de Philippe, à Coutances, est marquée par les drames. Sa soeur décède à 39 ans d’un cancer du cerveau. Son oncle d’un cancer du pancréas, ses grands-parents d’un cancer de la gorge. En 2012, son père « abandonne et se laisse mourrir », touché par une seconde tumeur au cerveau.

En 2016, la mère de Philippe, Anne, se voit diagnostiquer un lymphome dans la gorge et une tumeur sur le rein. « Philippe déménage pour s’occuper nuit et jour de sa mère ». Il raconte : « Elle n’avait pas mangé depuis deux mois. Je n’ai plus de famille, ils sont tous morts d’un cancer, j’ai pris le taureau par les cornes, je lui ai donné un peu d’huile. Une heure après, elle m’a demandé à manger ». Philippe fournit ainsi plusieurs personnes, jusqu’en 2019…

« Comme s’ils recherchaient un terroriste »

Cet été-là, Philippe attend une livraison de biomasse venant de Suisse. À la seconde où il se saisit du paquet, une trentaine de gendarmes et douaniers interviennent, car le cannabis affiche 0,57% de THC, au-dessus des 0,2% autorisés alors, avec des chiens renifleurs et « mitraillettes au poing comme s’ils recherchaient un terroriste ». Le chien est perdu, il sent du cannabis partout. Les forces de l’ordre découvrent le laboratoire de Philippe et se demandent s’il « fabrique de la meth ». « Pendant les 10 premières heures, ils m’ont traité comme la pire des saloperies ».

Son avocate, face au tribunal de Coutances, plaide. « Vous dites que mon client n’est pas médecin et donc qu’il ne peut pas faire de prescriptions. Or en réalité, personne ne peut prescrire du cannabis. Les médecins ne font que renvoyer les patients vers des gens comme Philippe. Le temps des malades n’est pas le temps de la justice ».

La procureure a requis une peine de trois ans de prison dont un avec sursis, l’interdiction d’exercer une activité paramédicale pendant 5 ans et l’obligation d’indemniser les « victimes », entendre ici les malades aidés par Philippe. Aucun n’est venu à la barre, ni pour l’accabler ni pour le soutenir. « Tous avaient peur de témoigner. Ces personnes continuent d’utiliser du cannabis ». Verdict attendu le 14 décembre.

 

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Un « faux départ » pour la fleur de CBD française ? [GREENEWZ]

Faux départ pour la fleur de CBD française

Un « faux départ » pour la fleur de CBD française ?

C’était la première année de récolte officielle pour la fleur de CBD 100% française, pourtant la question d’un « faux départ » se pose, estime Ouest-France. En cause ? Une récolte assez maigre et malgré tout une difficulté à écouler les stocks. Alors que le CBD est présent en France depuis plusieurs années, cette première récolte et son usage restent très timides. Mais est-ce si étonnant pour un secteur qui navigue encore largement à vue, à cause d’un flou juridique toujours bien présent et qui tarde à être éclairci.

Seulement 300 à 500 hectares pour la fleur française

Ce faux départ se voit premièrement dans le nombre d’hectares cultivés en France destinés au marché du CBD. 300 à 500 hectares de cannabis ont poussé en France cette année pour la première récolte officielle, même si certains n’avaient pas attendu le feu vert pour planter. C’est peu, notamment quand on compare ces quelques centaines d’hectares avec les plus de 20 000 destinés au chanvre industriel dans l’Hexagone.

Les chiffres sont fournis par l’Uivec, le « syndicat professionnel rassemblant les acteurs économiques de poids intéressés par l’exploitation du cannabidiol », qui fait néanmoins remarquer que la culture de fleurs de CBD est plutôt équitablement répartie sur l’ensemble du territoire. Pourtant, le CBD a largement conquis le pays, avec des centaines de boutiques et points de vente aux quatre coins de la France. On pourrait donc croire que cette petite récolte a été néanmoins facile à écouler. Mais là aussi, c’est un faux départ.

Un faux départ entre prudence et timidité

Alors comment expliquer qu’il soit difficile de vendre ce CBD, alors que six millions de Français disent l’avoir déjà essayé, sous forme de fleurs brutes, d’huile, de produits alimentaires ou cosmétiques ? Le tout alors que la grande distribution semble avoir dopé le marché, notamment l’alimentaire, et que les professionnels attendent un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros pour 2022, après les 200 millions de l’année 2021.

Le coût est une première réponse à ce faux départ et à la difficulté qu’ont les agriculteurs à écouler leur marchandise. Les isolats de CBD, couramment utilisés pour la fabrication d’huiles et de produits alimentaires, coûtent « trois à quatre fois moins chers » aux États-Unis, indique l’Uivec. Il en va de même pour la fleur de CBD, dont la Suisse s’est fait experte, produite dans de nombreux pays d’Europe depuis plusieurs années, qui bénéficient donc d’une certaine expérience en la matière.

Un flou juridique qui pèse lourd

Pour remédier à ce premier problème et apprendre de ce faux départ, l’Uivec travaille à la création d’un label CBD français, notamment avec des acteurs comme Interchanvre et l’Afnor, normé et encadré. Malgré tout, la « filière navigue toujours dans le flou juridique, qui gène davantage les opérateurs français (…) que les entreprises étrangères ». Elle attend encore la décision du Conseil d’État sur la légalité de l’arrêté de décembre 2021, tandis que « l’autorité européenne de sécurité des aliments doit statuer sur les demandes d’autorisation de la molécule comme ingrédient alimentaire ». De quoi expliquer la frilosité de la grande distribution notamment.

« En l’absence de cadre réglementaire stable, il est difficile de s’engager auprès d’un agriculteur », a regretté Claire Guignier, responsable des affaires publiques du Synadiet (syndicat national des compléments alimentaires) à l’occasion du congrès de l’Uivec. Mais en attendant, la filière fait avec une certaine tolérance nationale. « Des mesures transitoires » sont en cours de négociation avec « l’administration française », explique le président de l’Uivec Ludovic Rachou, qui espère voir germer « une doctrine de contrôle » au cours de l’année 2023. Parallèlement, le Sénat pousse de son côté le gouvernement à rapidement encadrer le marché du chanvre et réglementer celui du CBD.

 

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Caroline Janvier, l’élue de la majorité qui veut légaliser le cannabis [GREENEWZ]

Caroline Janvier assemblée nationale

Caroline Janvier, l’élue de la majorité qui veut légaliser le cannabis

Ils sont très rares parmi la majorité présidentielle à vouloir légaliser le cannabis. Pourtant la députée du Loiret, Caroline Janvier, fait partie de ces quelques membres du camp Macron à souhaiter en finir avec le tout répressif. À 40 ans, et à l’occasion de son deuxième mandat, l’élue va continuer ses efforts pour faire bouger les lignes, notamment celles du ministère de l’intérieur, qui a fait du cannabis la cause de nombreux maux du pays. « La drogue, c’est de la merde. On ne va pas légaliser cette merde », avait déclaré très subtilement en 2020 le patron de la place Beauvau, Gérald Darmanin.

Caroline Janvier, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Et son discours sur le cannabis tranche au sein de la majorité. Tout autant, « elle mélange positions libertaires et convictions plus autoritaires comme quand elle souhaite freiner l’usage des écrans chez les enfants », écrit Libération. « Elle peut aussi bien être favorable au voile pour les mères accompagnant les sorties scolaires que refuser l’aide médicalisée à mourir ». Mère de trois enfants, Caroline Janvier a fait de la protection de la jeunesse son cheval de bataille.

« J’ai le sentiment qu’il n’y a pas de courage politique »

Et dans cet ordre d’idée, sa réflexion sur le cannabis se situe dans le même registre que celle sur l’exposition des enfants aux écrans. Une question de santé publique et de protection de la jeunesse donc. « On a des ados laissés à l’abandon, qui consomment des substances bien plus dangereuses que si le marché était encadré », explique-t-elle au quotidien national. « Cela fait partie des sujets que je considère comme des angles morts pour lesquels j’ai le sentiment qu’il n’y a pas de courage politique », n’hésite pas à lâcher la député, comme un tacle à son propre parti.

Caroline Janvier dénonce une répression inefficace

Pour Caroline Janvier, il est temps de changer de cap. « Pour le cannabis, l’État dépense un milliard d’euros par an dans la prohibition. Les infractions liées à l’herbe représentent plus d’un million d’heures de travail », décrypte la députée du Loiret. « Et ça n’empêche pas de générer de la criminalité et de l’insécurité. » Caroline Janvier dénonce une politique qui cible toujours plus « le consommateur » et une répression qui dure depuis « cinquante années avec les résultats que l’on connait ».

En 2021 déjà, avec ses collègues Jean-Baptiste Moreau et Ludovic Mendes, elle présente un rapport de 281 pages démontrant « l’inefficacité de la prohibition » et délivrant « les clés pour penser la régulation contrôlée du cannabis en France ». Alors prêts « à faire tomber les dogmes et briser le tabou », la poignée de députés voit ce rapport disparaître au fond d’un tiroir. Même si elle avait alors réussi à placer la question du cannabis à l’ordre du jour à l’Assemblée, Caroline Janvier se heurte bel et bien à la politique répressive du ministère de l’intérieur.

Un sujet qui va revenir vite à l’ordre du jour

L’élue de la majorité ne perd cependant pas espoir. Sa consultation citoyenne a récolté près de 250 000 réponses, une preuve concrète, pour Caroline Janvier, que le sujet « intéresse ». Elle ajoute : « Au cours des cinq ans à venir, on va forcément en reparler. Et ce débat, on l’aura. » D’autant plus qu’au Sénat, des voix se font de plus en plus fortes pour pousser le gouvernement à prendre au sérieux les questions du chanvre, du CBD, mais aussi du cannabis chargé en THC et de sa prohibition.

Malheureusement pour Caroline Janvier, il reste du chemin à faire. Un chemin surtout encombré de nombreux obstacles. La députée a notamment vu son amendement visant à généraliser l’expérimentation du cannabis thérapeutique débutée en 2021 refusé à l’Assemblée. Car même pour le volet médical, nombreux sont les membres de la majorité qui freinent des deux pieds…

 

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Le béton de chanvre démontre petit à petit sa valeur [GREENEWZ]

Béton de chanvre

Le béton de chanvre démontre petit à petit sa valeur

Le béton de chanvre commence à se faire une place dans le monde de la construction et de la rénovation. Un matériau d’un genre nouveau, qui n’est pourtant pas une découverte récente, tant les qualités du chanvre et de ses fibres sont connues de longue date. Mais les promoteurs et entrepreneurs du bâtiment l’utilisent de plus de plus, à mesure que les prix des matériaux habituels augmentent, et que la notion d’éco-responsabilité entre petit à petit dans les têtes. Cela se traduit, notamment en France, par une multiplication des initiatives incluant très largement le chanvre dans le processus de conception.

Qu’est-ce que le béton de chanvre ?

Le béton de chanvre est un mélange de chènevotte – de la paille de chanvre -, de chaux et d’eau, qui se transforme après séchage en un matériau aussi dur que le ciment, en pesant seulement un sixième de son poids. Il est également plus souple que le béton classique. On peut utiliser le béton de chanvre en enduit, pour le remplissage des constructions ou des murs à structure de bois. On en fait aussi des dalles pour des chapes isolantes, pour les planchers ou l’isolation des toitures. Il laisse parallèlement respirer les murs, ce qui en fait un excellent allié contre l’humidité. Le tout étant, de plus, biodégradable et issu d’une agriculture responsable qui répond aux enjeux environnementaux.

Rénover avec du béton de chanvre

Matériau moins cher à produire, avec des qualités inestimables, et bio-sourcé, le béton de chanvre convainc de plus en plus dans le bâtiment. Ainsi, dans le Nord, le premier bailleur social des Hauts-de-France, Maisons & Cités, a pris la décision de réhabiliter 24 000 logements du bassin minier d’ici 10 ans grâce notamment au béton de chanvre. « Une réflexion autour d’une alternative aux isolants classiques et 5 années d’expérimentation ont identifié le béton de chanvre comme le matériau le plus adapté aux habitations traditionnelles en briques, dominantes sur le territoire », peut-on lire dans La Voix du Nord.

Pour Franck Mac Farlane, responsable recherche et expertise de Maisons & Cités, « l’objectif est de prouver aux acteurs du bâtiment que cela marche, d’autant plus que le chanvre a une durée de vie très longue ». 115 logements ont déjà été rénovés de la sorte à Pecquencourt, et 40 le seront prochainement à Onnaing (59). « En parallèle nous menons une démarche collaborative en travaillant avec les locataires sur l’usage du logement, la manière d’occuper le logement réhabilité », afin que l’expérimentation ne s’arrête pas à la conception, mais que l’usage parle également.

Développer une filière régionale

« Notre objectif est de favoriser l’émergence d’une filière régionale pour qu’il y ait une réappropriation du chanvre par toute la chaîne de construction et, par la suite, une réduction des coûts qui permettrait de généraliser cette pratique. L’enjeu est donc de parvenir à réunir l’ensemble des acteurs autour de la table parmi lesquels agriculteurs, entreprises de transformation, entreprises de BTP, organismes de formation et partenaires sans oublier les habitants, dernier maillon de la chaîne, qui vivront dans ces logements, pour bâtir une véritable filière régionale du chanvre à usage du BTP d’ici 5 ans », espère Franck Mac Farlane.

Quelques kilomètres au sud, Amiens Métropole fait venir son chanvre de Champagne-Ardennes, première région productrice de France, pour un chantier inédit. La construction d’une nouvelle médiathèque, en bois et béton de chanvre, de près de 1000 m2, est un projet de grande ampleur, qui se veut une vitrine régionale. Pour cela, « nous utilisons une projection mécanique », explique Raphaël Giralt directeur général du maître-d’oeuvre. « La pâte de chaux et le chanvre se rencontrent dans la lance à air comprimé », qui projet le béton de chanvre dans des coffrages.

Du chanvre dans tout le processus

« À Amiens, les restes de projection sont récupérés et revalorisés sous forme banchée pour constituer l’absorbant acoustique de la salle d’action culturelle », précise Le Moniteur. Preuve que rien ne se perd avec le chanvre, et que le développement d’une filière solide est d’une importance capitale à l’avenir. Le Sénat a récemment appelé le gouvernement à orienter ses réflexions en ce sens.

 

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Les rillettes au CBD, le nouvel OVNI culinaire de la folie CBD [GREENEWZ]

Rillettes au CBD

Les rillettes au CBD, le nouvel OVNI culinaire de la folie cannabidiol !

Les rillettes au CBD, les chipolatas au cannabis… Une blague ? On pourrait le croire, mais avec la folie du cannabidiol, on voit maintenant vraiment tout ! Tous les acteurs de l’alimentation ou de la restauration s’en rendent compte, il est possible de mettre du chanvre dans tout, du moment qu’il est légal. On a alors vu émerger ces dernières années des mets conventionnels dans leur version au CBD, comme du miel, des gâteaux ou toutes sortes d’aliments déjà utilisés dans le monde du cannabis chargé en THC, qui ont fait la célébrité des space cakes notamment.

Mais désormais, on voit apparaître des boissons et des denrées au CBD, dont l’association paraît plus étonnante. On voit a récemment parlé du vin aux fleurs de chanvre, avec ce producteur reconnu par ses pairs de Loire-Atlantique. Ou encore des pizzas au CBD il y a déjà plus d’un an. Plus étonnant encore, on a vu un fromager proposer de la raclette au CBD… Mais un nouvel OVNI a débarqué sur la planète cannabidiol : les rillettes au CBD ! Un boucher-charcutier de la Sarthe a osé et Ouest-France est allé à sa rencontre.

Les rillettes au CBD avant… les chipolatas ?

Le créateur un peu fou des rillettes au CBD s’appelle Thomas Laurent, boucher-charcutier à Mézières-sur-Ponthouin, dans la Sarthe (72). Première idée : réaliser des chipolatas au chanvre. « Mais l’été, le temps des barbecues, touchait à sa fin », explique l’artisan. Trop tard pour ces saucisses aux herbes un peu particulières. « Alors j’ai pensé aux rillettes » au CBD. Il s’associe avec un distributeur de cannabidiol du Mans, qui « souhaitait lui aussi intégrer du CBD dans des produits alimentaires ». Le gérant des boutiques lui fournit donc un mélange de fleurs et de feuilles broyées, une sorte de Trim.

La recette des rillettes au CBD, elle, est bien gardée par Thomas Laurent. Un secret de fabrication. « Il faut qu’on sente la plante, mais sans dénaturer les rillettes. Je l’ai fait goûter, les retours sont bons. » Ouest-France leur reconnait « un petit goût herbacé en fin de bouche ». Ces rillettes au CBD sont « un produit ludique, à partager entre amis », explique Amandine Laurent, l’épouse du charcutier. Une petite découverte insolite, comme la charcuterie sait si bien le faire, et une manière d’attirer une nouvelle clientèle, notamment plus jeune, dans cette petite commune de seulement 700 habitants.

https://twitter.com/lemainelibre/status/1595868835743137793

Rillettes de concours ?

Pour le fournisseur de Thomas Laurent, « c’est aussi une occasion de découvrir le CBD et ses nombreux bienfaits. Tout le monde peut en consommer, sans risque ni accoutumance ». Mais il faudra surtout voir la présence de chanvre dans ces rillettes comme l’ajout d’une herbe aromatique, plus que comme un produit alimentaire qui apportera quelque chose de très différent sur le point de la santé. Les rillettes restent les rillettes ! Le charcutier sarthois, lui, « espère que sa clientèle lui pardonnera cette excentricité », écrit le quotidien régional, notamment en voyant des feuilles de cannabis orner ces pots au contenu un peu particulier.

Et qu’elle ne tiquera pas en voyant le prix, 5,95€ les 230 grammes, soit deux euros que ses rillettes traditionnelles, bien sûr toujours en vente. Thomas Laurent envisage cependant de présenter ses rillettes au CBD au concours national de Mamers, très réputé en la matière. Et il attend l’été avec impatience, car il n’a pas oublié son idée première : les chipolatas au chanvre ! « Ce sera pour l’année prochaine », se réjouit déjà le Sarthois. Si leurs idées paraissent parfois fantaisistes, ou sous le coup d’un effet de mode, impossible de reprocher à nos artisans de ne pas tenter par tous les moyens de mettre le cannabis et le CBD en valeur, eux qui sont encore si décriés en France.

 

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Guillaume Gontard, le sénateur premier soutien du cannabis [GREENEWZ]

Guillaume Gontard fait entrer le chanvre au Sénat

Guillaume Gontard, le sénateur premier soutien du cannabis en France

Le sénateur de l’Isère, Guillaume Gontard, 51 ans, a décidé de faire entrer le chanvre et le cannabis par la grande porte du Sénat. Président, au sein de la haute chambre, du groupe écologiste, solidarité et territoires depuis 2020, l’élu n’a eu de cesse de mettre en avant les qualités du chanvre, en particulier dans le secteur industriel, pour le développement d’une production et d’une énergie vertes, mais pousse également pour une meilleure réglementation du marché du CBD, ainsi que pour une légalisation du cannabis, qu’il soit médical ou récréatif. Alors que le gouvernement semble ralentir toutes les avancées de ce type, Guillaume Gontard a réussi à faire bouger les choses au Sénat.

« L’écologie implique de penser avec son environnement, ses ressources et ses limites », a-t-il déclaré, à propos de son engagement principal. Passé de maire du Percy (Isère), où il fut élu à 36 ans, au rôle de sénateur en 2017, Guillaume Gontard voit en sa position une occasion unique de faire évoluer certaines lignes. Car au Sénat, « on travaille en profondeur sur des sujets transversaux, qui n’ont pas nécessairement de couleur politique », se réjouissait-il à l’issue de son élection en 2017, au micro de France Bleu.

Le chanvre et le cannabis, des sujets d’avenir

C’est dans ce cadre que Guillaume Gontard a fait du chanvre l’un des « fils rouges de [s]on mandat ». Pour développer la filière, il a mené un projet de résolution historique, tout récemment adopté au Sénat, à une immense majorité (179 voix pour, 7 contre). « Depuis 2018, je me mobilise notamment pour une clarification règlementaire permettant la légalisation complète des produits CBD et l’encadrement de leur production en France. Je me mobilise aussi pour l’accompagnement de la filière chanvre, indispensable à la transition écologique notamment dans les secteurs du bâtiment ou du vêtement », explique-t-il dans un entretien accordé au Cannabiste.

L’élu espère notamment que « le gouvernement revoit sa copie » sur le sujet du CBD, afin de « légaliser les produits au cannabidiol sans attendre la décision de la justice administrative », alors que le jugement du Conseil d’État sur l’arrêté de décembre 2021 – suspendu en janvier – se fait toujours attendre. Cependant, sur le sujet du CBD, le gouvernement reste « seul maître. Cette résolution est le maximum de ce que je peux effectuer comme parlementaire », reconnait Guillaume Gontard, qui assure qu’il continuera « de plaider pour en finir avec cette réglementation absurde ».

Guillaume Gontard souhaite légaliser le cannabis

Concernant le cannabis, celui qui est actuellement interdit, chargé en THC, Guillaume Gontard prône la légalisation. « Comme l’immense majorité des écologistes, je suis favorable à la légalisation du cannabis avec un encadrement public sur le modèle de celui du tabac (revendeurs agréés, fiscalité spécifique, interdiction de la publicité, etc…). C’est une indispensable mesure de santé publique pour contrôler les produits mis sur le marché et pour déployer une prévention efficace vis-à-vis des consommateurs. C’est aussi une mesure de sécurité pour stopper les trafics, diminuer le nombre de réseaux criminels et apaiser des quartiers entiers. »

Parallèlement, Guillaume Gontard aimerait voir le taux de THC autorisé dans les produits au CBD relevé à 1% (actuellement 0,3% en Europe). « La résolution invite à élargir le catalogue des variétés de chanvre autorisées à toutes celles contenant 1% ou moins de THC. J’y suis donc favorable. » Malheureusement, la résolution du sénateur n’a aucun pouvoir de contrainte. « Elle invite le gouvernement à revoir la réglementation mais ne peut pas le contraindre. »

Et sur la question du CBD, « on va se retrouver dans une situation étrange où le gouvernement refuse d’exercer son pouvoir et laisse la justice trancher. Cela étant dit, vu la rapidité avec laquelle le Conseil d’Etat a suspendu les dispositions de l’arrêté qui interdisait la vente au détail de fleurs de chanvre, on peut espérer que son jugement « au fond » soit bénéfique pour la filière. » En attendant, Guillaume Gontard maintient le cannabis – sous toutes ses formes – dans les débats au sein des plus hautes instances du pays.

 

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Transformer le chanvre en énergie verte, c’est possible ! [GREENEWZ]

Transformer le chanvre en énergie verte

Transformer le chanvre en énergie verte, c’est possible !

Transformer le chanvre en énergie verte, c’est l’idée un peu folle de Jean Foyer, le président de Qairos Energies, une start-up basée dans la Sarthe. Son projet d’usine de transformation de chanvre en hydrogène vient d’être récompensé au salon des maires à Paris. Le jeune entrepreneur a hérité du coup de coeur du jury dans la catégorie « énergies renouvelables ». Pour lui, « c’est une grande fierté d’être reconnu au niveau national comme producteur d’énergies renouvelables », a-t-il réagi auprès de France Info.

« C’est un projet qu’on mène depuis trois ans d’arrache-pied pour montrer qu’on peut faire des énergies renouvelables sur le territoire grâce aux agriculteurs. Ce qui a été retenu, c’est le caractère inédit entre production de gaz vert et monde agricole. C’est le côté innovant, inédit et industriel de la solution qui a été mis en avant », se réjouit le président de la société basée à Loué. D’autant que l’hydrogène qu’il compte produire est plébiscité par l’État pour « décarboner le secteur industriel ».

Transformer le chanvre en hydrogène : oui mais comment ?

L’usine pour transformer le chanvre en hydrogène se situe à Trangé, près du Mans, mais n’est pas encore fonctionnelle. Prévue pour un démarrage d’activité en 2022, elle attend toujours les autorisations nécessaires au lancement. Jean Foyer, lui, est prêt. Il fait pousser son chanvre sans « concurrencer les cultures vivrières. Je m’inscris en tête d’assolement, en début de culture là où les terres ne sont pas utilisées. Le chanvre fait reposer la terre puisqu’il la nourrit ». Le tout dans un rayon de 35 km autour de la ville du Mans, avec l’appui des agriculteurs.

Puis vient le moment de transformer le chanvre. « Le chanvre sera transformé par gazéification. On va le broyer et le chauffer à très haute température. L’action de la température transformera ce chanvre en gaz, qui va ensuite être séparé pour faire du méthane, de l’hydrogène et du CO2 », explique Jean Foyer. Il espère une production d’environ 40 gigawatt-heure chaque année, de quoi chauffer 10 000 foyers et fournir l’énergie nécessaire aux déplacements de leurs habitants.

« Le méthane pourrait être utilisé par des industriels ou pour chauffer des bâtiments. C’est pourquoi Qairos Energies travaille en étroite collaboration avec des entreprises sarthoises et Gaz de France (GDF). Quant au CO2, il est très utilisé dans l’agroalimentaire, notamment pour faire des bulles dans des boissons. Il pourrait donc être acheté par des entreprises d’agroalimentaire locales », écrit France Info.

Produire de l’hydrogène vert

Transformer du chanvre en gaz, c’est une avancée majeure dans l’optique d’énergies vertes. « L’hydrogène, c’est une des solutions pour réussir notre transition énergétique. Pour être propre, ça dépend de son mode de production. Si on produit de l’hydrogène avec du charbon ou du pétrole, l’hydrogène ne sera pas très propre. Avec le chanvre, c’est un cycle très court du carbone, ça pousse en trois mois et demi. En plus, c’est une graine pour nourrir les animaux », détaille Jean Foyer, qui aimerait néanmoins que les choses s’accélèrent, notamment au niveau de l’État. Car si son idée est prometteuse et maintenant reconnue, il reste encore quelques doutes à lever.

« Comme tout mode de production, il faut bien analyser les enjeux, les impacts, les gisements. La grosse incertitude qui me reste, c’est ce rachat des molécules de gaz énergétique qui vont être produits. Et là, en fait, c’est toute une filière qui est en attente. À partir du moment où on aura une validation par l’Etat de la reconnaissance du mode de production de gaz divers, on pourra dérouler. Mais personne aujourd’hui ne sait quand est ce que ce mécanisme de soutien sera présent », explique l’entrepreneur sarthois.

Mais son usine pour transformer le chanvre en gaz sera opérationnelle tout de suite. Celui qui s’est vu remettre son prix par Schneider Electric, GRDF et le maire du Mans, Stéphane Le Foll, garde bon espoir : « J’ai beaucoup de signaux positifs. » Transformer le chanvre en gaz pour produire des énergies vertes, voilà un argument de plus en faveur de la plante qui pousse en France sur plus de 20 000 hectares.

 

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Un vin au cannabis fait l’unanimité chez les grands chefs français [GREENEWZ]

Un vin au cannabis fait l'unanimité

Un vin au cannabis fait l’unanimité chez les grands chefs français

Fabriquer du vin au cannabis, c’est possible ? Sans problème pour Maxime Bordelot. Dans le vignoble nantais, à La Regrippière, le jeune homme de 33 ans a tenté l’expérience. Et ce n’est pas sa première folie. Déjà, avec son ami Romain Héraud, vigneron à Clisson, il s’était essayé à la création d’un vin houblonné. Une première en France. Un projet « tenté au départ pour rire », sourit Maxime à Presse Océan. « Wine Hop, vin blanc infusé à la fleur de houblon, est sorti des caves en 2020. Dans le même temps, j’ai vu toutes ces boutiques de CBD fleurir partout », et l’idée d’un vin au cannabis a germé.

Pas si fou, après le houblon. En effet, houblon et chanvre ont de nombreuses similarités, ce sont des plantes cousines, avec des fleurs très proches. Pourquoi, dès lors, ne pas tenter la même expérience avec le cannabis ? Celui qui est diplômé en qualité de « sommelier bière » s’est donc lancé dans ce nouveau projet, après avoir créé les bières Duck en 2015 puis passé plusieurs années à trouver la bonne recette pour son vin au houblon.

Ne dites pas « vin au cannabis », mais…

Bien sûr, le cannabis utilisé par Maxime Bordelot est légal, et ne contient que très peu de THC, la molécule psychotrope de la plante. Il utilise plutôt des variétés de CBD. D’ailleurs, pour éviter tout amalgame, cet Ovni de la vigne préfère parler de sa création comme un vin infusé à la fleur de chanvre, et non un vin au cannabis, « qui fait perdre la crédibilité au produit ». Car ce ne sont pas les effets du cannabidiol que Maxime cherche dans son chanvre, mais plutôt les arômes et les saveurs qui donneront un petit plus à sa production particulière.

C’est ainsi que ce vin au cannabis – pardon, au chanvre – est arrivé sur le marché, avec le petit nom de Brume. Mais le lancement a été difficile. Commercialisé mi-décembre 2021, le producteur subit alors l’arrêté ministériel sur la vente de CBD. « Le 30 décembre, le gouvernement prenait un arrêté prohibant toute détention et cession brute de feuilles et fleurs de chanvre ! Un mois plus tard, le Conseil d’État suspendait la mesure d’interdiction », raconte-t-il. Mais aujourd’hui, ses vins séduisent de plus en plus, au point d’être déclinés en cinq cuvées différentes.

Du vin au cannabis, mais lequel ?

Mais comment s’y prend Maxime Bordelot ? « Le procédé est toujours le même. J’utilise des fleurs naturelles françaises – il en existe une trentaine de variétés – notamment celles d’un chanvrier de Saint-Mars-de-Coutais (Loire Atlantique) », explique-t-il. De la Lemon Ice, au goût citronné, de la Cherry Haze, évoquant la cerise et les fruits rouges… « Quand j’en ai parlé aux anciens vignerons, ils m’ont pris pour un fou. Et puis j’ai fait des dégustations à l’aveugle sans leur dire et ils ont trouvé ces saveurs citronnées très flatteuses. “C’est vachement bon”, m’ont-ils dit ! »

De quoi donner envie de plus, comme ses deux nouveautés de l’été. « Brume blanc, que je travaille avec du melon blanc, cépage de notre territoire, et un assemblage de trois fleurs. Et Brume rouge, à base de cabernet franc. Le premier se marie très bien avec les plats épicés, le second avec les raclettes et viandes rouges. Il n’y a pas une cuvée avec un vin de moins de 36 mois sur lie. Je vais là où c’est le meilleur pour les matières premières. Et je revends le chanvre, après filtration, à des cuisiniers qui en font des marinades ou agrémentent leurs plats. »

Reconnu par le Collège culinaire de France !

Le succès est au rendez-vous, y compris chez les restaurateurs les plus estimés. « Le resto gastronomique du Château de Maubreuil à Carquefou le sert en accord mets vins, cet été, avec l’entrée petits pois, fraises blanches, menthe, balsamique blanc. Je suis aussi allé voir le chef étoilé Éric Guérin qui travaille avec des fleurs de chanvre. L’équipe de sommeliers de La Mare aux oiseaux a été séduite par le produit », se réjouit Maxime Bordelot.

Mais la plus grande reconnaissance restait à venir, quand il s’est vu décerné le titre de « producteur artisan de qualité » pour son vin au cannabis. Et pas par n’importe qui ! « Il est décerné par le Collège culinaire de France, constitué de 23 chefs français, parmi lesquels Georges Blanc, Alain Ducasse, Alain Dutournier, Thierry Marx ou Anne-Sophie Pic. Je rejoins ainsi les vignerons des prestigieux domaines Luneau-Papin, Éric Chevalier et Landron pour la Loire-Atlantique. Un véritable honneur ! »

 

 

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