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Les néocannabinoïdes passés à la loupe par le Canada [GREENEWZ]

Les néocannabinoïdes passés au cribe.

Les néocannabinoïdes passés à la loupe par le Canada

Méconnus, les néocannabinoïdes arrivent sur le marché légal dans certaines régions du monde. Mais leur nouveauté et le manque de données les concernant poussent les autorités sanitaires à prendre leurs précautions. C’est notamment le cas au Canada, où plusieurs provinces ont suspendu la distribution de certains produits, notamment ceux contenant du delta-8 THC, très proche du THC traditionnel (delta-9), en attendant les conseils de Santé Canada.

Le delta-8 THC est naturellement présent dans la plante, mais cette molécule issue du cannabis s’y trouve en taux très faibles. Plusieurs laboratoires en conçoivent néanmoins, souvent à partir de CBD, pour fabriquer des produits comme des liquides de vape ou comestibles. Mais ce néocannabinoïde, comme on l’appelle, reste psychotrope et donc potentiellement dangereux, tout en étant méconnu scientifiquement.

Un néocannabinoïde méconnu

Au Canada, donc, en attente de l’évaluation de l’organe de santé, certaines provinces ont pris les devants. L’Ontario ou la Colombie britannique ont annoncé suspendre toute approbation de nouveaux produits contenant du delta-8 THC. « Le delta-8-THC est un néocannabinoïde enivrant (comprendre « psychotrope ») et l’un des nombreux cannabinoïdes trouvés ou produits naturellement par la plante de cannabis », explique Santé Canada.

« Les produits à base de cannabis contenant du delta-8-THC présentent des risques potentiels pour la santé et la sécurité qui peuvent être similaires à ceux du delta-9-THC, dont certains peuvent être graves ou mettre la vie en danger. Les produits contenant des niveaux élevés de delta-8 THC ont peu ou pas d’antécédents d’utilisation, de sorte que la compréhension scientifique et médicale de leurs effets biologiques et des risques pour la santé est encore en développement », décrypte l’organisme canadien.

Quand Santé Canada se penche sur l’affaire

« Santé Canada commande actuellement des projets de recherche préliminaires chez les rongeurs pour commencer à comparer les effets psychoactifs de divers cannabinoïdes autres que le delta-9-THC. Cela aidera à mieux informer l’équivalence d’intoxication de ces cannabinoïdes non-delta-9 THC au delta-9-THC. Les données générées par ce projet et d’autres projets potentiels sur ce sujet pourraient aider à éclairer les efforts d’éducation et de sensibilisation du public, les évaluations des risques potentiels ainsi que toute politique ou réglementation concernant ces substances », peut-on lire chez StratCann.

« Les résultats de ce projet pilote initial sont attendus au cours de l’année civile 2023 » et « Santé Canada surveille de près l’émergence de produits contenant des niveaux élevés de delta-8 THC, ainsi que des produits pouvant contenir des niveaux élevés d’autres nouveaux cannabinoïdes enivrants, sur le marché canadien ». Président de Dynaleo, producteur canadien de cannabis, Michael Krestell voit tout de même cette prudence d’un bon oeil : « Nous sommes ravis que tout le monde adopte une approche mesurée voit quelle est l’expérience réelle avec le produit sur le marché. »

Un produit récent et pas très populaire

Malgré tout, Krestell regrette que le Canada voit ces produits à travers le prisme américain. « Je pense que le problème auquel nous sommes confrontés ici au Canada, c’est que la catégorie delta-8 est examinée injustement sous l’angle de ce qui se passe dans les marchés non réglementés, très précisément aux États-Unis. Nous comprenons que les régulateurs et les distributeurs provinciaux recherchent une meilleure compréhension et nous pensons qu’il est important d’avoir une meilleure compréhension de ce qui se passe », a-t-il ajouté.

Et puis, le manque d’éducation au produit se fait sentir à chaque étape de la chaîne. Produit méconnu, ce néocannabinoïde a été peu mis en valeur par les producteurs et, donc, ensuite, par les vendeurs. Et il ne connaît qu’une faible popularité. « Je pense que (les producteurs) doivent faire beaucoup plus d’éducation, non seulement pour les clients mais aussi pour les vendeurs. Ils ne nous ont même jamais dit que c’était disponible », regrette Omi Sahota, qui gère deux établissements en Ontario.

Santé Canada donne ses premiers conseils

Si le résultat des expérimentations de Santé Canada ne sera rendu public que plus tard dans l’année, l’organisme a quand même fait quelques recommandations. « Bien qu’il n’y ait actuellement aucune exigence légale similaire pour d’autres cannabinoïdes enivrants comme le delta-8-THC, Santé Canada recommande fortement que la quantité totale de cannabinoïdes enivrants ne dépasse pas les limites réglementaires fixées pour le delta-9 THC, et que des tests et des descriptions précises du contenu enivrant de néocannabinoïde soit clairement indiqué sur les étiquettes des produits. »

En attente donc, de données plus précises sur ce néocannabinoïde, Santé Canada se calque sur les taux de THC traditionnel. Mais l’organisme est clair : il « continuera de surveiller les effets et les risques de tous les produits à base de cannabis, y compris les produits à forte teneur en delta-8 THC, et prendra les mesures appropriées si nécessaire ».

 

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À Toronto, du cannabis livré à votre porte par Uber Eats ? [GREENEWZ]

Uber Eats livre du cannabis à Toronto

À Toronto, du cannabis livré à votre porte par Uber Eats ?

Imaginez : à votre porte, un livreur Uber Eats attend avec votre commande de cannabis. Impossible ? Ça sera pourtant bientôt le cas à Toronto, au Canada ! Alors que le pays a fêté les quatre ans de la légalisation du cannabis récréatif, la libéralisation des services va bon train. Il faut dire que selon Statistique Canada, 68% des consommateurs se fournissent maintenant sur le marché légal. Et le gouvernement se frotte les mains : il est passé de 440 millions de dollars canadiens dépensés dans la lutte anti-drogue à 250 millions gagnés par an en taxes et plus de 15 milliards de recettes fiscales depuis quatre ans.

Et pour atteindre 80% d’achats sur le marché légal en 2028, objectif fixé, il faut développer de nouveaux services. Outre un rapport complet sur quatre ans de légalisation, quelques actions se mettent en place, notamment pour faire définitivement entrer le cannabis dans les moeurs, en le considérant comme n’importe quel autre produit. Ainsi, en Ontario, et particulièrement à Toronto, il sera désormais possible de se faire livrer son cannabis à domicile, à la manière d’un repas ou de courses, comme le fait la société Uber Eats.

Uber CannabEats ?

C’est d’ailleurs la célèbre mais controversée société de livraison à domicile qui se chargera d’approvisionner les Torontois en cannabis. La firme a signé un accord avec le monstre Leafly le 16 octobre 2022, permettant à Uber Eats de proposer des livraisons de cannabis à domicile en provenance de trois magasins de Toronto : Shivaa’s Rose, Hidden Leaf Cannabis et Minerva Cannabis. Pour le client, l’expérience sera similaire à une commande de nourriture sur l’application Uber Eats. Mais désormais, le consommateur trouvera une catégorie cannabis intégrée directement dans l’application.

Seule véritable différence avec le service classique proposé par la société, les livreurs. En effet, la loi en Ontario n’autorise pas la livraison de cannabis aux services tiers indépendants. Tous les livreurs de cannabis à Toronto seront donc des personnels des magasins en question, formés par CannaSell, le programme de formation et de certification des détaillants de cannabis de l’Ontario. Un pas de plus pour Uber Eats, qui proposait depuis près d’un an déjà un service « click and collect », permettant de commander en ligne son cannabis avant d’aller le retirer en boutique.

Un accord bénéfique à chacun des acteurs

Pour la directrice générale d’Uber Eats au Canada, Lola Kassim, c’est une avancée logique. « Nous nous associons à des leaders de l’industrie comme Leafly pour aider les détaillants à offrir des options sûres et pratiques aux habitants de Toronto afin d’acheter du cannabis légal à livrer à domicile, ce qui contribuera à lutter contre le marché illégal et à réduire la conduite avec facultés affaiblies », explique-t-elle dans un communiqué de presse. « Au cours des dernières années, nous avons investi massivement dans notre activité de livraison et la sélection a largement augmenté ».

« Nous applaudissons la décision historique d’Uber de s’associer à Leafly. Ce partenariat historique est un pas en avant important pour les marchés canadien et mondiaux du cannabis et sera crucial pour renforcer la crédibilité de l’industrie », se félicite de son côté Charlie Bowman, président d’Hexo, poids lourd de l’industrie du cannabis en Amérique du Nord. « Uber Eats s’est développé rapidement pour devenir une plateforme polyvalente utilisable par diverses entreprises, grandes et petites », se réjouit, quant à elle, Lola Kassim.

Toronto rejoint le reste du Canada

Toronto aura donc rapidement ses livreurs de cannabis. La ville rejoint ainsi les autres provinces du Canada, qui gèrent chacune la façon de distribuer le cannabis légal. L’Alberta autorise la livraison, mais pas par des services tiers comme Uber Eats ou Skip the Dishes. En Colombie britannique, les boutiques peuvent effectuer leurs propres livraisons, et peuvent désormais passer par Pineapple Express, un service tiers. Le Manitoba, la Saskatchewan ou encore le Québec livrent également via leurs organismes propres, comme la SQDC dans la belle province.

Le Canada continue ainsi d’être un acteur majeur dans le monde du cannabis légal, inspirant notamment de nombreux pays à propos de leur future réglementation et en rendant le commerce de la plante simple et rapide d’accès, comme n’importe quel autre produit.

 

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Le marché allemand du cannabis fait déjà des envieux [GREENEWZ]

Le juteux marché allemand du cannabis

Le marché allemand du cannabis fait déjà des envieux

La légalisation du cannabis avance à grands pas chez nos voisins d’Outre-Rhin et le futur marché allemand promet d’être juteux. En légalisant le cannabis à usage récréatif pour les personnes majeures, ce après l’autorisation de l’usage médical, l’Allemagne va devenir, d’ici 2023-2024, l’un des plus gros marchés européens voire mondial en la matière. L’université de Düsseldorf table sur environ 4,7 milliards d’euros de recettes et d’économies cumulées. Un gros gâteau dont certains espèrent bien se tailler une jolie part !

Et pour le moment, tout semble indiquer une libéralisation du marché allemand, et donc la possibilité pour les acteurs étrangers de s’y installer. Et ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, notamment au Canada, où les entreprises canabiques lorgnent l’Allemagne. L’avocat allemand Kai-Friedrich Niermann, spécialisé dans le cannabis et co-auteur du rapport sur la future légalisation mené avec Burkhard Blienert – le monsieur drogue du gouvernement – en est convaincu : l’Allemagne adoptera « une approche libérale » dans l’octroi de licences de commercialisation.

Des boutiques canadiennes sur le marché allemand ?

Pour certains, c’est une aubaine. Ne pas voir le monopole de la vente de cannabis donné à des entreprises allemandes ouvre des horizons. C’est notamment le cas pour Raj Grover, fondateur et patron de High Tide, leader nord-américain de la vente de cannabis au détail. « Notre intention est d’établir une présence en Allemagne dès que la légalisation fédérale aura lieu. Notre objectif est d’y être présent dès que possible et de devenir l’un des leaders du marché allemand », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à BusinessCan.

« Nous sommes les plus grands détaillants non franchisés avec 140 sites au Canada et nous gardons un œil très attentif sur la législation allemande. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de pouvoir apporter notre concept de magasin de détail Canna Cabana en Allemagne », continue, ambitieux, Raj Grover. Et les choses avancent bien pour le boss de High Tide, qui déclare que des négociations et des discussions sont déjà en cours avec une « douzaine de partenaires potentiels », dont trois à quatre sont déjà implantés sur le marché allemand.

De l’expérience à revendre

Deux options s’offrent à Raj Grover : « Nous allons soit le faire à 100% par nous-mêmes, soit former un partenariat avec un acteur stratégique du cannabis en Allemagne sous la forme d’une co-entreprise. » Quoi qu’il en soit, le PDG du groupe canadien est déterminé. « Nous avons discuté avec de nombreux acteurs majeurs dans des domaines variés. Les entreprises allemandes qui souhaitent travailler avec nous sont très intéressées », se réjouit-il déjà. « Notre intention, c’est d’être en Allemagne. C’est un marché essentiel pour nous. »

Pour ce tout nouveau marché allemand du cannabis, Raj Grover s’appuie sur l’expérience d’High Tide, notamment au Canada. Un plus qui lui permettra de rapidement s’implanter. « Quand la légalisation a eu lieu au Canada, nous avons été un des premiers magasins à ouvrir », se félicite-t-il. Et en plus de ses 140 boutiques Canna Cabana, la société est très présente sur le marché des accessoires, avec une belle emprise aux États-Unis. Et le capital de High Tide s’en ressent. Les résultats du 3e trimestre 2022 font état de revenus records de 95,4 millions de dollars canadiens, une hausse de 98% par rapport à l’année dernière.

La bataille va faire rage pour s’emparer du marché allemand

Avantage de plus pour la firme « cannadienne », elle est déjà présente en ligne sur le marché allemand, par l’intermédiaire du CBD. Outre-Rhin, les investissements vont bon train dans le secteur du cannabis, de grands groupes internationaux placent leurs billes dans des entreprises allemandes, qui approvisionnent déjà pour certaines le marché du cannabis médical. Celui-ci compte près de 200 000 patients, mais pour High Tide, ce n’est pas l’objectif.

« Nous n’avons aucun intérêt à poursuivre la voie du cannabis médical », affirme le PDG. Notre objectif est d’établir des enseignes de plain-pied et nous attendons de plus amples détails sur ce que seront les règles. » Pour l’avocat Kai-Friedrich Niermann, elles seront les suivantes : « Selon toute vraisemblance, il n’y aura pas de plafond, de sorte que les magasins de vente au détail de cannabis seront probablement autorisés en nombre suffisant, même dans les centres-villes ». Que la bataille commence !

 

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Ottawa et Québec s’écharpent sur l’autoculture de cannabis [GREENEWZ]

Ottawa et Québec s'écharpent sur l'autoculture de cannabis

Ottawa et Québec s’écharpent sur l’autoculture de cannabis

Le cannabis à usage thérapeutique et récréatif est légal au Canada depuis 2018. Sa vente est encadrée au niveau des provinces par les gouvernements locaux avec la création d’officines. Par exemple, au Québec, la vente de cannabis se fait sous la houlette de la SQDC, la société québécoise du cannabis. Ce n’est évidemment pas le cas dans d’autres provinces, comme en Alberta où la distribution de licences est gérée par Alberta Gaming, Liquor and Cannabis (AGLC).

Et entre les décisions d’Ottawa, capitale nationale, donc du gouvernement canadien, et la volonté de certaines provinces comme le Québec de légiférer différemment sur certains points, il peut exister des points d’achoppement. C’est notamment le cas du sujet de l’autoculture de cannabis. En effet, au Canada, il est possible de faire pousser chez soi jusqu’à quatre plants de cannabis, sauf au Manitoba et… au Québec.

Ottawa autorise l’autoculture, Québec l’interdit

C’est tout l’enjeu d’un conflit entre Ottawa et Québec qui a débuté dès 2018. « Le rejet par le gouvernement fédéral de la proposition du Sénat de laisser le choix aux provinces d’interdire, si elles le désirent, la culture de plants de cannabis à domicile, laisse présager une dure bataille entre Québec et Ottawa », écrivait Radio Canada dès 2018. Car pour l’État, l’autoculture de cannabis, à hauteur de quatre plants par domicile, est autorisée. Ce qu’a interdit le gouvernement québécois.

« Quatre plants de cannabis, un seul ou aucun à la maison ? La Cour suprême a entendu un débat constitutionnel qui visait à déterminer si la décision du gouvernement québécois d’interdire la culture à domicile à des fins personnelles est valide, ou pas », expliquait Le Devoir début septembre. En effet, quand Ottawa autorisait l’autoculture, Québec l’interdisait.

« À peu près au même moment, Québec a édicté une loi pour encadrer le cannabis que le fédéral venait de légaliser. Celle-ci prescrit que les amateurs de la plante peuvent s’en procurer uniquement dans les magasins de l’État, sous l’étendard de la Société québécoise du cannabis (SQDC). Pas question d’en faire pousser chez soi. »

Une interdiction québécoise inconstitutionnelle ?

Le Québécois Janick Murray-Hall affirme que cette décision dans la Belle Province est contre la constitution. « Il fait valoir que seul le fédéral a le pouvoir de créer des lois et des prohibitions en matière criminelle. Selon lui, Québec s’immisce sans droit dans les plates-bandes d’Ottawa », explique la presse canadienne. Car au-delà de quatre plants au Canada, l’infraction est bien de nature criminelle.

« Québec rétorque que sa mesure législative n’est pas de nature criminelle et qu’il l’a édictée en vertu de ses pouvoirs en matière de santé. L’argument principal du gouvernement québécois est celui de la protection de la jeunesse. « Son but est de protéger le bien-être de la population », en contrôlant la qualité du cannabis consommé dans la province.

Québec met en avant la prudence, ses opposants la constitution

La tâche qui revient à la Cour suprême est donc est donc « de décider si la loi québécoise respecte la Constitution et si elle porte ou non sur une matière qui est de la juridiction exclusive du fédéral, comme défini dans la Constitution canadienne ».

Québec argue que la nouveauté de la libre circulation du cannabis va de pair avec la prudence. « On a commencé par l’interdire à la maison », avant de réorienter les gens vers des « sources contrôlées », explique l’avocate du procureur général du Québec, Patricia Blair. Reste donc à savoir qui d’Ottawa ou de Québec est dans le vrai du point de vue de la constitution. L’affaire est actuellement en délibéré et aucune date n’a été donnée pour le jugement définitif.

 

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